L’emploi et le marché du travail à Goma – État des lieux après trois mois


Trois mois après le début de l’année 2025, l’emploi et le marché du travail à Goma affichent des dynamiques contrastées. Entre opportunités émergentes, défis persistants et évolutions des tendances de recrutement, cette analyse propose un état des lieux du taux de chômage, des secteurs porteurs et des perspectives pour les mois à venir.

Un taux de chômage encore préoccupant, mais en légère amélioration

Selon les premières estimations des observateurs économiques locaux, le taux de chômage à Goma reste élevé, mais il affiche une légère amélioration par rapport à la même période l’année précédente. Plusieurs facteurs contribuent à cette évolution :

La création de nouvelles entreprises dans des secteurs en croissance (numérique, commerce, énergie et services) a permis d’absorber une partie de la main-d’œuvre locale.

L’essor du travail indépendant et du freelancing, notamment dans les métiers du numérique et de la communication, offre de nouvelles alternatives aux jeunes diplômés.

Des initiatives publiques et privées visant à promouvoir l’employabilité, notamment à travers des formations en gestion et en entrepreneuriat, facilitent l’intégration des jeunes sur le marché du travail.

Toutefois, le chômage des jeunes diplômés reste une problématique majeure, en raison de l’inadéquation entre la formation académique et les compétences recherchées par les entreprises locales.

Les secteurs qui recrutent en 2025

Certains secteurs connaissent une dynamique positive en termes de création d’emplois, tandis que d’autres peinent encore à se redresser :

Secteurs en croissance : 

Technologie et numérique : La montée en puissance des startups locales et des entreprises de services numériques crée de nouvelles opportunités pour les développeurs, les spécialistes du marketing digital et les gestionnaires de plateformes en ligne.

Commerce et distribution : Avec l’augmentation des échanges transfrontaliers et l’essor du e-commerce, les entreprises cherchent à renforcer leurs équipes commerciales et logistiques.

Énergies renouvelables : Face aux défis énergétiques persistants, le secteur solaire connaît un engouement particulier, avec des opportunités pour les techniciens, installateurs et commerciaux spécialisés.

Agro-industrie et transformation alimentaire : Le besoin croissant de produits locaux transformés booste la demande de main-d’œuvre qualifiée dans ce domaine.

Secteurs en difficulté :

Tourisme et hôtellerie : Malgré un certain redressement, ce secteur peine encore à retrouver son niveau d’avant la crise sanitaire et sécuritaire.

Bâtiment et travaux publics (BTP) : L’irrégularité des projets d’infrastructures ralentit les recrutements, même si les besoins restent élevés à moyen terme.

Tendances du recrutement : ce qui change en 2025

1. Un marché de plus en plus compétitif

Les employeurs sont plus exigeants et privilégient les candidats ayant des compétences techniques et numériques. Les profils polyvalents, capables de s’adapter rapidement, sont particulièrement recherchés.

2. L’essor des contrats courts et du freelancing

Face à l’incertitude économique, de nombreuses entreprises privilégient des contrats temporaires ou font appel à des travailleurs indépendants. Le freelancing dans les domaines du numérique, de la communication et du conseil connaît ainsi une forte progression.

3. Un recrutement plus digitalisé

Les plateformes de recrutement en ligne et les réseaux sociaux professionnels deviennent les principaux canaux de recrutement. Les candidatures papier sont de moins en moins utilisées, et les entretiens en visioconférence se généralisent.

4. L’importance des compétences en soft skills

Au-delà des qualifications techniques, les employeurs accordent une attention particulière aux compétences comportementales comme la capacité à travailler en équipe, la gestion du stress et la prise d’initiative.

Quelles perspectives pour les mois à venir ?

Le marché du travail à Goma reste en pleine mutation. Si certains secteurs montrent des signes de reprise encourageants, d’autres devront encore surmonter des défis majeurs. Pour améliorer l’accès à l’emploi, les acteurs économiques et gouvernementaux devront continuer à investir dans la formation professionnelle, l’entrepreneuriat et l’innovation technologique.

Les jeunes en quête d’emploi, quant à eux, gagneraient à diversifier leurs compétences, s’adapter aux nouvelles tendances du marché et explorer des opportunités dans les secteurs émergents. L’avenir de l’emploi à Goma dépendra en grande partie de cette capacité d’adaptation et d’innovation.