Les acteurs clés de l’accès à l’eau : qui fait quoi ?
L’accès à l’eau potable à Goma repose sur un ensemble d’acteurs institutionnels, privés et associatifs qui interviennent à différents niveaux pour assurer l’approvisionnement, la gestion et la distribution de cette ressource essentielle.
1. La REGIDESO : Le principal fournisseur d’eau potable
La Régie de Distribution d’Eau (REGIDESO) est l’organisme public chargé de la production et de la distribution d’eau potable à Goma. Son rôle comprend :
La captation et le traitement de l’eau du lac Kivu.
L’extension et l’entretien du réseau de distribution.
La tarification et la facturation du service aux abonnés.
Cependant, la REGIDESO fait face à plusieurs défis, notamment des infrastructures limitées, des coupures fréquentes et une couverture insuffisante des quartiers périphériques.
2. Les ONG et organisations humanitaires : Un soutien vital pour les populations vulnérables
Plusieurs ONG interviennent pour pallier les insuffisances du réseau public, notamment dans les camps de déplacés et les quartiers non raccordés. Parmi les acteurs les plus actifs :
UNICEF : Met en place des projets d’adduction d’eau et d’assainissement dans les écoles et les zones à risque.
Oxfam : Déploie des solutions d’urgence comme la distribution d’eau et la construction de puits communautaires.
Médecins Sans Frontières (MSF) : Fournit de l’eau potable dans les structures de santé et mène des campagnes de sensibilisation sur l’hygiène.
3. Les entreprises privées et initiatives locales : Une alternative au réseau public
Face aux lacunes de la REGIDESO, plusieurs acteurs privés proposent des solutions alternatives :
Les vendeurs d’eau : Ils distribuent de l’eau en bidons dans les quartiers non desservis, mais à des prix souvent élevés.
Les forages privés : Certaines entreprises et écoles ont investi dans des puits autonomes pour sécuriser leur approvisionnement.
Les start-ups et entrepreneurs : Des initiatives comme Kivu Clean Water ou Eau Pour Tous développent des solutions locales de purification et de distribution.
4. Les autorités locales : Une gestion encore fragile
La mairie de Goma et les services provinciaux de l’environnement jouent un rôle dans la régulation du secteur de l’eau, notamment en :
Encadrant l’exploitation des ressources en eau.
Sensibilisant les populations sur la préservation des sources d’eau.
Facilitant la collaboration entre la REGIDESO, les ONG et les initiatives privées.
Cependant, le manque de coordination et de financement limite leur efficacité.
5. Les communautés : Des initiatives participatives pour améliorer l’accès à l’eau
Dans certains quartiers, les habitants s’organisent pour mettre en place des solutions collectives, comme :
Les comités de gestion de l’eau : Créés pour superviser l’entretien des puits et garantir une répartition équitable.
Les associations locales : Elles mènent des campagnes d’éducation sur l’hygiène et la conservation de l’eau.
Vers une meilleure coordination des acteurs
L’accès à l’eau potable à Goma repose sur une diversité d’acteurs qui, bien que complémentaires, manquent parfois de coordination. Un cadre de concertation plus structuré entre les institutions publiques, les ONG, le secteur privé et les communautés locales permettrait d’améliorer l’efficacité des initiatives et d’avancer vers un accès universel à l’eau potable.