Peut-on atteindre un accès universel à l’eau potable à Goma ?


L’accès à l’eau potable reste un défi majeur à Goma, une ville en pleine expansion où la demande en eau dépasse largement l’offre disponible. Malgré les efforts des autorités et des organisations humanitaires, de nombreux ménages continuent de dépendre de sources d’eau non sécurisées, augmentant ainsi les risques sanitaires. Peut-on réellement envisager un accès universel à l’eau potable à Goma ?

1. Les défis structurels et environnementaux

Goma fait face à des contraintes géographiques et infrastructurelles importantes :

Un réseau de distribution insuffisant : La REGIDESO, principal fournisseur d’eau, ne parvient pas à couvrir toute la ville. De nombreux quartiers, notamment les zones périphériques, sont mal desservis.

Une forte dépendance au lac Kivu : Bien que le lac constitue une ressource abondante, son eau nécessite un traitement coûteux avant d’être consommable.

Les éruptions volcaniques et la sismicité : L’activité du volcan Nyiragongo pose des risques pour les infrastructures hydrauliques.

2. Les défis économiques et sociaux

Coût élevé des infrastructures : L’extension du réseau d’eau nécessite des investissements considérables que les finances publiques et privées peinent à mobiliser.

Inégalités d’accès : Les populations les plus vulnérables, vivant dans des quartiers informels, sont souvent contraintes d’acheter de l’eau à des prix élevés auprès de vendeurs privés.

Absence de gouvernance efficace : La gestion de l’eau souffre de lacunes en matière de régulation et de contrôle des services.

3. Quelles solutions pour une couverture totale ?

Pour atteindre un accès universel à l’eau potable, il est impératif d’adopter des politiques publiques ambitieuses et adaptées :

Investir dans l’extension du réseau de distribution : Augmenter la capacité de production et de traitement de l’eau tout en développant des infrastructures modernes.

Encourager la participation du secteur privé et des ONG : Les initiatives de partenariats public-privé (PPP) peuvent aider à financer et améliorer l’accès à l’eau.

Développer des solutions alternatives : L’installation de forages, de citernes de récupération des eaux de pluie et de mini-stations de traitement communautaires peut permettre d’atteindre les zones non desservies.

Mise en place d’une tarification sociale : Offrir des tarifs adaptés aux ménages à faible revenu pour garantir une distribution équitable de l’eau potable.

Sensibilisation et éducation : Former les communautés aux bonnes pratiques d’hygiène et de gestion de l’eau pour limiter le gaspillage et la pollution des sources.

4. Une vision à long terme pour Goma

L’accès universel à l’eau potable est un objectif ambitieux, mais atteignable si des politiques structurantes sont mises en place dès aujourd’hui. Il faudra un engagement fort des autorités locales, une meilleure régulation du secteur et une collaboration entre acteurs publics, privés et communautaires.

L’eau potable est un droit fondamental et une condition essentielle au développement de Goma. Garantir son accès à tous serait une avancée majeure pour la santé publique, l’éducation et la croissance économique de la ville.