La perception de la recherche scientifique par les acteurs économiques à Goma



La recherche scientifique n’est pas toujours perçue comme une priorité par le monde des affaires en Afrique centrale. Pourtant, à Goma, une enquête menée auprès d’acteurs économiques entrepreneurs, responsables de PME, commerçants, start-uppers et représentants de coopératives révèle une réalité nuancée : la science est reconnue comme un levier potentiel de développement, mais elle reste encore trop éloignée des besoins concrets du secteur privé.

Une reconnaissance du rôle stratégique de la recherche

La majorité des personnes interrogées affirment que la science et l’innovation sont indispensables pour moderniser l’économie locale. Pour les entrepreneurs agricoles, la recherche sur les semences améliorées et les méthodes de conservation représente un atout décisif face à l’instabilité climatique. Du côté des start-ups numériques, l’accès aux compétences scientifiques dans le traitement des données ou l’intelligence artificielle est perçu comme une condition pour rester compétitif.

Un décalage entre recherche et réalité du terrain

Malgré cet intérêt, de nombreux acteurs dénoncent un manque de connexion entre la recherche académique et leurs besoins pratiques. Les universités produisent des mémoires et thèses jugés souvent trop théoriques, sans traduction en solutions économiques. « Nous avons besoin de recherches appliquées, pas seulement de savoirs stockés dans des bibliothèques », confie un responsable de PME dans le secteur agroalimentaire.

Le besoin de passerelles entre chercheurs et entrepreneurs

Pour combler ce fossé, les acteurs économiques plaident pour :

  • Des forums réguliers de dialogue entre chercheurs et entreprises ;

  • Des projets de recherche ciblés sur les priorités locales (agriculture, énergie, santé, numérique) ;

  • Des mécanismes incitatifs favorisant le transfert de technologies vers le secteur privé ;

  • La création de laboratoires collaboratifs accessibles aux entrepreneurs.

Vers une culture de l’innovation partagée

L’enquête met en lumière un paradoxe : les acteurs économiques reconnaissent la valeur de la recherche, mais ne l’intègrent pas encore dans leur modèle d’affaires faute de passerelles institutionnelles. Pourtant, chacun s’accorde sur une conclusion : l’avenir économique de Goma dépendra de la capacité à transformer la recherche scientifique en innovations tangibles.