La responsabilité, un devoir qui nous échappe ?

Dans les rues de Goma, la scène est devenue banale : des enfants transportés à moto, parfois à trois ou quatre, sans casque, sans protection, exposés à la moindre imprudence du conducteur ou au chaos de la circulation. Ce spectacle devrait nous choquer. Mais à force de le voir, nous avons fini par nous habituer.

Aux parents qui prennent ce genre de risques, en confiant leurs enfants à des motos-taxis bondés et imprudents, nous lançons cet appel : soyez responsables. La vie d’un enfant ne vaut-elle pas plus que quelques économies sur le transport ? Chaque fois qu’un enfant grimpe derrière une moto sans casque, c’est une roulette russe avec la mort qui commence. La responsabilité parentale ne peut pas se déléguer à la chance.

À l’État congolais, qui voit ces scènes quotidiennement sans intervenir, nous disons aussi : soyez responsables. Que vaut un pays qui laisse ses enfants devenir des victimes silencieuses de la négligence collective ? Où sont les mesures de régulation ? Où sont les contrôles routiers, les campagnes de sensibilisation, les infrastructures alternatives de transport sécurisé ? L’inaction tue autant que l’imprudence.

Il est temps d’agir. La sécurité routière n’est pas un luxe, c’est un droit. Protéger nos enfants devrait être la première des priorités, car ils sont l’avenir de cette nation. Parents, État, société civile : chacun doit assumer sa part de responsabilité. Sinon, nous continuerons à pleurer inutilement des vies fauchées que nous aurions pu protéger.

Un peuple responsable se construit d’abord dans les gestes quotidiens de protection et de prévention. Refuser de fermer les yeux, c’est déjà commencer à sauver des vies.