Réformer la gouvernance locale : des défis à relever pour Goma

Goma se trouve à un tournant décisif de son histoire. Ville dynamique, résiliente face aux crises sécuritaires et humanitaires, elle affiche une énergie économique étonnante. Pourtant, derrière cette vitalité se cache une réalité persistante : la gouvernance locale n’est pas encore à la hauteur des ambitions de ses habitants.

Des défis structurels bien connus

Les citoyens comme les entrepreneurs pointent les mêmes obstacles :

  • Des procédures administratives lentes et parfois opaques, qui découragent la création d’entreprise et le respect des lois ;
  • Une mauvaise coordination entre les services publics, où les responsabilités se chevauchent sans réel suivi ;
  • Un déficit de redevabilité, les décisions publiques étant rarement expliquées ou justifiées ;
  • Une faible participation citoyenne, faute de mécanismes institutionnels permettant aux populations de suivre ou d’influencer la gestion locale.

À cela s’ajoute la corruption, souvent considérée comme un phénomène “normalisé”, mais qui continue de ronger la confiance publique.

Réformer, oui — mais comment ?

La solution n’est pas uniquement technique : elle est à la fois juridique, organisationnelle et culturelle. Goma doit engager des réformes profondes autour de quatre axes concrets :

  1. Simplifier et digitaliser les services publics pour réduire les tracasseries et limiter les abus ;
  2. Rendre les finances publiques accessibles à tous, via des rapports réguliers et publics sur l’usage des taxes et redevances locales ;
  3. Instaurer des mécanismes permanents de consultation citoyenne, afin que les habitants ne soient plus de simples spectateurs mais des acteurs de la gouvernance ;
  4. Valoriser les agents publics exemplaires, afin de rompre avec la culture de l’impunité et récompenser l’intégrité.

Une gouvernance partagée, pas seulement verticale

La gouvernance n’est pas qu’une affaire d’élus. Elle doit devenir un contrat moral entre l’autorité et la population. À Goma, de nombreuses initiatives citoyennes existent déjà : comités de quartiers, plateformes de dénonciation, médias communautaires, start-ups civic-tech. Il est temps de les intégrer pleinement au système décisionnel.


Réformer la gouvernance locale n’est pas un luxe : c’est une urgence.
Sans une gestion plus transparente, inclusive et moderne, Goma risque de voir son formidable potentiel se brider.
Mais avec une gouvernance ouverte, participative et exemplaire, la ville peut devenir un modèle pour tout l’Est de la RDC.