Structurer l’économie informelle : Une priorité pour un développement durable et compétitif à Goma
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L’informel : entre vitalité économique et vulnérabilité structurelle
L’un des attraits majeurs de l’économie informelle réside dans sa capacité à absorber une main-d’œuvre abondante, notamment parmi les jeunes et les femmes. En l’absence d’un secteur formel capable de créer suffisamment d’emplois, l’informel devient un refuge économique. Cependant, ce dynamisme masque des faiblesses structurelles majeures :
- Un accès limité au financement : Les acteurs informels sont souvent exclus des circuits bancaires classiques, faute de garanties et de reconnaissance légale.
- Une insécurité juridique et sociale : Sans cadre réglementaire clair, ces entrepreneurs sont exposés aux tracasseries administratives, aux amendes arbitraires et à l’absence de protection sociale.
- Une faible compétitivité : L’impossibilité d’accéder aux marchés publics, aux subventions ou aux formations techniques freine la croissance et l’innovation dans ces activités.
Pourquoi structurer l’informel ?
La formalisation de l’économie informelle ne signifie pas son élimination, mais plutôt son intégration progressive dans un cadre plus organisé et propice à la croissance. Plusieurs avantages en découlent :
- Un environnement économique plus stable : En régularisant l’informel, l’État et les collectivités peuvent mieux encadrer les activités, réduisant ainsi l’incertitude et favorisant les investissements.
- Une meilleure inclusion financière : Les entrepreneurs formalisés peuvent accéder à des crédits, des assurances et des programmes de soutien adaptés à leurs besoins.
- Une augmentation des recettes fiscales : Une meilleure régulation permet d’élargir la base fiscale sans imposer de nouvelles charges excessives, ce qui profite aux infrastructures et aux services publics.
- Une montée en compétences et en productivité : Avec des formations accessibles et un encadrement adapté, les entrepreneurs informels peuvent améliorer leur savoir-faire et proposer des produits plus compétitifs.
Comment réussir cette transition ?
Structurer l’économie informelle à Goma exige une approche pragmatique et progressive. Voici quelques pistes à explorer :
- Faciliter l’enregistrement des petites entreprises : La simplification des démarches administratives et la réduction des coûts d’enregistrement encourageraient davantage d’acteurs à entrer dans le cadre légal.
- Mettre en place des incitations fiscales progressives : Au lieu d’imposer une taxation brutale, il serait plus efficace d’instaurer un système d’imposition allégé pour les nouveaux entrants dans le formel.
- Renforcer l’accompagnement et la formation : Proposer des formations en gestion d’entreprise, en marketing et en comptabilité permettrait aux entrepreneurs de professionnaliser leurs activités.
- Créer des espaces de dialogue entre les autorités et les entrepreneurs informels : Une meilleure concertation permettrait d’identifier les obstacles et de proposer des solutions adaptées aux réalités du terrain.
Conclusion
L’économie informelle est une force incontournable à Goma, mais sa pérennité repose sur sa structuration progressive. Plutôt que de la combattre, il est essentiel de créer un environnement favorable à sa transition vers un secteur plus organisé et compétitif. En combinant des politiques adaptées, un accompagnement technique et des incitations à la formalisation, Goma pourrait transformer son informel en un moteur puissant de développement durable et d’innovation.