Comment accélérer le développement des infrastructures à Goma ?
À Goma, la question des infrastructures revient comme un leitmotiv dans les débats citoyens, politiques et économiques. Routes endommagées, réseaux d’eau et d’électricité insuffisants, accès inégal au numérique : le constat est partagé. Mais comment aller plus vite et plus loin dans le développement des infrastructures locales ? Plusieurs voix s’élèvent pour proposer des pistes concrètes.
1. Planification stratégique à long terme
Pour de nombreux urbanistes, comme Sylvie Mukeba, il faut avant tout sortir du pilotage à vue. « Tant que la ville n’aura pas un véritable schéma directeur urbain validé et appliqué, les projets resteront dispersés et inefficaces. » Une planification rigoureuse permettrait de hiérarchiser les priorités, éviter les doublons, et mobiliser les ressources de manière plus cohérente.
2. Accroître les investissements publics locaux
Le développement d’infrastructures ne peut reposer uniquement sur le gouvernement central ou les bailleurs internationaux. Plusieurs experts appellent à un renforcement de la fiscalité locale, en s’appuyant notamment sur les taxes foncières et les redevances urbaines. « Une commune bien financée peut investir dans ses routes, ses marchés, son éclairage public. » souligne Modeste Kambale, économiste urbain.
3. Encourager les partenariats public-privé (PPP)
De nombreux projets pourraient être réalisés plus rapidement si le secteur privé était mieux impliqué. Construction de routes, réseaux de fibre optique, gestion de bornes solaires ou de services d’eau : autant d’opportunités pour des PPP bien encadrés. Mais cela exige un cadre juridique clair, transparent et incitatif, qui inspire la confiance des investisseurs.
4. Miser sur les infrastructures intelligentes et durables
Goma peut éviter les erreurs des grandes métropoles africaines en intégrant dès maintenant des solutions écologiques et technologiques. Routes en pavés drainants, lampadaires solaires, cartographie numérique des réseaux souterrains, capteurs pour surveiller les flux de circulation… « Innover, c’est aussi réduire les coûts à long terme et améliorer la résilience de la ville, » rappelle Dieudonné Iragi, entrepreneur tech.
5. Associer les citoyens à la gouvernance des projets
Enfin, l’un des leviers les plus souvent oubliés reste la participation citoyenne. Informer, consulter et impliquer les communautés locales dans les projets d’infrastructure permet non seulement de mieux répondre aux besoins réels, mais aussi de renforcer l’appropriation et l’entretien des ouvrages réalisés.
Vers un pacte local pour les infrastructures ?
Et si la solution passait par un pacte local réunissant autorités, entreprises, société civile et citoyens autour d’un objectif commun : doter Goma d’infrastructures adaptées, modernes et durables ? Le débat est lancé et il mérite d’être prolongé.