L’état des infrastructures à Goma : entre progrès et défis

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Goma connaît depuis quelques années un regain d’activités en matière de développement urbain. Si certaines avancées sont palpables, les défis restent néanmoins nombreux. L’état des routes principales s’améliore graduellement grâce à divers projets de réhabilitation, notamment dans les axes stratégiques comme l'aéroport, Katindo et le centre-ville. Toutefois, les routes secondaires, les quartiers périphériques et certaines zones rurales souffrent encore de l’enclavement.

Les infrastructures publiques écoles, centres de santé, marchés, bâtiments administratifs peinent, quant à elles, à suivre le rythme démographique croissant. Les investissements dans la maintenance et l’extension de ces structures sont encore insuffisants. À cela s’ajoute la lenteur des procédures administratives et la faible implication communautaire dans la gestion des équipements publics.

Malgré tout, plusieurs projets sont en cours : construction de nouvelles artères routières, extension du réseau électrique, amélioration de l’adduction d’eau potable, ainsi que des projets pilotes pour des quartiers connectés au haut débit. Ces efforts montrent une volonté politique, mais nécessitent un accompagnement stratégique et une meilleure coordination.

Routes et mobilité : quel impact sur l’économie locale ?

La qualité du réseau routier est un facteur déterminant dans le dynamisme économique local. À Goma, les commerçants, transporteurs et artisans dépendent d’un système de mobilité efficace. Une route praticable peut réduire le coût du transport, améliorer les délais de livraison et élargir les marchés d’écoulement.

Dans les zones bien connectées, on observe une multiplication des activités économiques : marchés plus fournis, création d’emplois indirects, essor du petit commerce. En revanche, dans les quartiers enclavés, les produits se raréfient, les prix grimpent, et l’accès aux services reste limité.

Améliorer la mobilité, c’est donc soutenir la productivité locale, faciliter les échanges et renforcer l’intégration économique entre Goma et les zones environnantes, y compris au-delà des frontières.

Les infrastructures énergétiques et hydrauliques : un levier pour le développement

L’accès à l’électricité et à l’eau potable demeure l’un des défis majeurs pour les ménages et les entreprises de Goma. Les délestages fréquents ralentissent la production dans les ateliers, perturbent les services de santé et freinent l’innovation technologique. De nombreuses PME doivent recourir à des générateurs coûteux, ce qui affecte leur rentabilité.

Concernant l’eau, bien que certains efforts aient été consentis par la REGIDESO et des ONG partenaires, la couverture reste incomplète. Le recours aux sources non traitées expose encore la population à des risques sanitaires.

Néanmoins, des initiatives émergent : mini-centrales hydroélectriques, solutions solaires pour les écoles et centres de santé, et forage de puits communautaires. Ces actions, souvent portées par des acteurs privés et des partenaires internationaux, montrent qu’un développement énergétique local est possible.

Numérisation et infrastructures technologiques : où en est Goma ?

À l’heure du numérique, la connectivité est un enjeu fondamental. Goma a vu croître son accès à Internet grâce à l’arrivée de la fibre optique et la multiplication des opérateurs télécoms. Cela a permis à de nombreuses entreprises, start-up et médias de se digitaliser, et aux citoyens d’accéder à de nouveaux services (banques, éducation, e-commerce).

Cependant, la fracture numérique demeure : zones mal couvertes, coût élevé de la connexion, manque de formation à l’usage des outils numériques. Les efforts doivent être renforcés, notamment en matière d’infrastructures d’hébergement de données, de cybersécurité et de formation technique.

Les investissements publics et privés : qui finance les infrastructures ?

Les infrastructures sont coûteuses. Leur financement repose aujourd’hui sur un mélange de sources : budget public, appui des bailleurs internationaux (Banque mondiale, Union européenne, etc.), ONG, et partenariats public-privé. À Goma, des entreprises locales s’associent à des structures publiques pour mener à bien certains projets  un modèle prometteur mais encore trop rare.

Il manque encore une stratégie globale d’investissement, capable d’attirer durablement le capital privé. Une meilleure transparence dans la gestion des fonds, un climat d’affaires stable et une vision urbaine à long terme pourraient ouvrir la voie à un développement plus rapide et inclusif.