Les grands projets d’infrastructures à Goma : mythe ou réalité ?
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La présentation l'évolution du chantier d'extension de l'usine agro-alimentaire @OkapiAgro installée sur un hectare dans ville de #Goma |
Depuis plusieurs années, les autorités annoncent des projets ambitieux pour transformer Goma en une ville moderne et connectée. Routes bitumées, échangeurs, stations de traitement d’eau, électrification rurale, hubs technologiques… Les promesses se multiplient dans les discours politiques et les plans de développement. Mais sur le terrain, la réalité semble bien plus nuancée.
Entre annonces et attentes
À chaque campagne électorale ou lancement de programme gouvernemental, Goma est au cœur des priorités. Pourtant, nombre de projets restent inachevés, ou avancent à un rythme lent. Le projet de modernisation de la route Goma-Sake, par exemple, bien qu’entamé depuis plusieurs années, connaît des interruptions répétées liées à des questions de financement et de logistique. D'autres initiatives, comme la construction d’un parc technologique ou l’aménagement du port de Goma, sont souvent reléguées au second plan après leur lancement médiatique.
Des réalisations concrètes… mais limitées
Il serait toutefois injuste de nier les progrès réalisés. Certaines routes urbaines ont été réhabilitées notamment dans les quartiers stratégiques, et la ville dispose désormais de points d’accès publics à l’eau potable dans certains quartiers. De petits ouvrages hydrauliques, des extensions du réseau électrique et même des antennes 4G ont vu le jour. Mais ces projets, bien que bienvenus, peinent à répondre à la demande croissante d’une population en pleine expansion.
Les causes du décalage
Plusieurs facteurs expliquent ce fossé entre les annonces et les résultats concrets. En premier lieu, le manque de planification rigoureuse et la faiblesse du suivi. Les financements, souvent dépendants de partenaires extérieurs, sont parfois détournés de leur destination initiale. La bureaucratie ralentit également la mise en œuvre, tout comme l’instabilité sécuritaire périodique qui dévie les priorités vers des urgences humanitaires.
Quelles solutions ?
Pour passer du mythe à la réalité, il faut revoir les mécanismes de gouvernance. Cela passe par une planification plus transparente, un suivi indépendant des projets, et une participation citoyenne accrue. Les autorités locales gagneraient aussi à communiquer honnêtement sur les contraintes, au lieu d’alimenter de faux espoirs.
Goma n’a pas besoin de promesses grandioses, mais d’actions concrètes, à échelle humaine, portées par une volonté ferme de construire une ville fonctionnelle. Car, au bout du compte, ce sont les habitants qui vivent chaque jour les conséquences de l’inaction.
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Crédit photo : @Bernard_Bahati OkapiAgro Sarlu |