Manquer de l’eau à Kinshasa : entre indifférence et urgence silencieuse

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À Kinshasa, capitale tentaculaire de la RDC, l’accès à l’eau potable et aux usages courants (cuisine, hygiène, lessive) reste un luxe pour une large partie de la population. Paradoxalement, la ville est bordée par l’un des fleuves les plus puissants du monde : le Congo. Pourtant, les robinets restent à sec dans de nombreux quartiers.

Les conséquences sont multiples : maladies hydriques, fatigue quotidienne due à la corvée d’eau (souvent assurée par les femmes et les enfants), dépenses supplémentaires pour acheter de l’eau, parfois douteuse, auprès des revendeurs. Ce manque freine également la scolarisation des enfants, la productivité des ménages, et compromet la dignité humaine la plus élémentaire.

Comment expliquer qu’en 2025, une ville de plus de 15 millions d’habitants ne soit pas capable de fournir une eau propre et accessible à ses citoyens ? Les causes sont connues : infrastructures vétustes, corruption dans les projets d’adduction, urbanisation anarchique, faible volonté politique.

Mais au-delà du constat, il faut poser la question essentielle : jusqu’à quand les Kinois toléreront-ils cette situation ? Car ce n’est pas seulement une crise d’eau, c’est une crise de gouvernance, de priorités et de justice sociale.

L’eau n’est pas un privilège. C’est un droit.