Urbanisation et infrastructures : la nécessité de repenser la ville de demain
La ville de Goma évolue à une vitesse vertigineuse. L’urbanisation galopante, alimentée par la croissance démographique, l’exode rural et les crises régionales, transforme profondément le visage de la cité. Mais cette transformation se fait souvent de manière désordonnée, sans vision à long terme ni planification rigoureuse. Le résultat : des quartiers saturés, des routes dégradées, des services publics sous pression et une inégalité croissante dans l’accès aux infrastructures.
L’illusion d’une croissance urbaine
À première vue, l’expansion de Goma pourrait sembler être un signe de dynamisme. Mais cette croissance est largement non maîtrisée. La ville s’étale sans logique fonctionnelle, grignote les espaces agricoles, fragilise l’environnement et multiplie les zones d’habitat précaire. Le développement urbain est souvent laissé à l’initiative individuelle, en l’absence de directives claires et de politiques publiques fortes.
Repenser la ville comme un bien commun
Il est temps de sortir de l’urbanisme de réaction pour entrer dans un urbanisme de vision. Une ville n’est pas qu’un amas de maisons et de routes ; c’est un écosystème social, économique et environnemental qui doit être pensé pour tous. Repenser Goma, c’est :
Garantir un accès équitable aux infrastructures : eau potable, électricité, voirie, assainissement, écoles, hôpitaux.
Favoriser une mixité fonctionnelle et sociale : éviter la marginalisation des plus pauvres dans des périphéries oubliées.
Intégrer les risques naturels et climatiques dans la planification urbaine.
Valoriser les initiatives citoyennes et les solutions locales, souvent plus agiles et proches des besoins réels.
Pour une ville inclusive et résiliente
Les infrastructures ne sont pas un luxe, mais une condition de base pour une ville vivable et durable. Elles structurent la mobilité, favorisent l’activité économique, réduisent les inégalités et renforcent la résilience des communautés face aux crises. À l’inverse, leur absence engendre des ghettos urbains, renforce la pauvreté et alimente les tensions sociales.
La résilience urbaine passe par une gouvernance intelligente, participative et transparente. Elle nécessite aussi un changement de paradigme : ne plus construire pour le court terme, mais imaginer la ville de demain avec ses habitants.
Conclusion
La ville de Goma ne pourra pas continuer à croître indéfiniment sans repenser son mode de développement. Il ne s’agit plus de construire davantage, mais de construire autrement. Car c’est dans la qualité de son urbanisation que se joue l’avenir économique, social et écologique de la capitale du Nord-Kivu.