Kinshasa : routes ouvertes, rentrée facilitée ?

À la veille de la rentrée scolaire 2025-2026, le ministère provincial des Infrastructures et Travaux publics de Kinshasa a annoncé l’ouverture de plusieurs axes routiers en cours de réhabilitation. Un geste qui tombe à point nommé, tant la capitale suffoque au quotidien sous le poids des embouteillages.

Les artères concernées de l’avenue Flambeau au Pont Bralima, de Kitona à Colonel Ebeya, de l’avenue du Livre à Ngaliema ou encore N’djili traversent des quartiers stratégiques. Leur réouverture progressive devrait offrir un peu de répit aux parents pressés de conduire leurs enfants à l’école, aux fonctionnaires, aux commerçants et à la multitude d’usagers qui se battent chaque jour contre la congestion de la mégapole.

Saluer cet effort est nécessaire. Trop souvent, les travaux publics à Kinshasa riment avec lenteur, improvisation et promesses non tenues. Cette fois, voir des chantiers avancer et des routes rouvertes à la circulation, même partiellement, mérite d’être relevé. C’est la preuve que l’investissement public peut, quand il est planifié et suivi, soulager le quotidien des citoyens.

Mais il faut aussi garder l’esprit critique. Car la vraie réussite ne se mesure pas seulement à l’inauguration d’un axe la veille d’une rentrée scolaire. Elle se mesure à la durabilité des ouvrages, à l’entretien constant, à la qualité des matériaux utilisés. Que vaut une route si, au premier orage, elle se transforme en bourbier ?

Kinshasa mérite une politique routière cohérente, au-delà des annonces ponctuelles. Une capitale de plus de quinze millions d’habitants ne peut pas vivre au rythme des « coups de peinture » d’urgence. Elle a besoin d’infrastructures solides, planifiées, et surtout entretenues dans la durée.

La rentrée 2025-2026 s’ouvre avec une promesse : celle d’une mobilité légèrement améliorée. Aux autorités, désormais, de transformer cette promesse en acquis durable. Car les routes, ce ne sont pas seulement des kilomètres de bitume, ce sont des vies quotidiennes rendues plus dignes.