Route Mbandaka-Bikoro : un chantier qui porte l’espoir d’un territoire reconnecté

Vue partielle d’engins transportant les matériaux pour recharger la chaussée

À l’Ouest de la République démocratique du Congo, une route renaît. Vingt jours après le lancement des travaux de réhabilitation du tronçon Mbandaka-Bikoro, les engins de l’Office des routes s’activent déjà sur la couche de base en latérite. Un chantier modeste en apparence, mais d’une portée immense pour la province de l’Équateur.

Cette route n’est pas qu’un ruban de terre battue. Elle est l’artère qui relie Mbandaka, capitale provinciale, aux territoires environnants. Elle conditionne l’accès aux marchés, la circulation des produits agricoles, la mobilité des services sociaux de base. Elle est, littéralement, le chemin du développement. D’où le vieil adage congolais : « Là où la route passe, le développement suit. »

Le projet, financé par le trésor public, prévoit six mois de travaux, en deux phases de trois mois chacune. Les techniciens affirment que les matériaux et engins nécessaires sont disponibles et que le chantier avance selon le calendrier. Cela mérite d’être salué dans un pays où tant de projets de réhabilitation routière s’éternisent, faute de moyens ou de suivi.

Cependant, une vigilance citoyenne s’impose. Trop souvent, les promesses de routes réhabilitées se sont transformées en pistes vite dégradées après quelques pluies, faute de normes respectées. Trop souvent aussi, les délais annoncés se sont dilués dans des lenteurs administratives. Cette fois, il ne suffit pas de « dégager » et de « recharger » : il faut garantir la durabilité de l’ouvrage.

Car derrière chaque kilomètre réparé, c’est une communauté entière qui espère. Espère vendre ses produits sans les voir pourrir en route. Espère accéder aux soins et à l’école sans traverser des bourbiers. Espère que son isolement ne sera plus une fatalité.

Le chantier de Mbandaka-Bikoro ne doit donc pas être seulement un acte technique, mais un symbole de ce que l’État peut accomplir lorsqu’il investit réellement dans ses infrastructures. Si cette route tient ses promesses, elle deviendra le modèle à suivre pour d’autres axes en souffrance.

La route, ce n’est pas seulement du gravier et de la latérite. C’est du lien social, du commerce, de l’intégration et de l’avenir. À condition que, cette fois, l’adage se concrétise vraiment : que là où la route passe, le développement suive.