Un satellite à 400 millions : opportunité nationale ou nouvelle controverse ?

La Présidence de la République a annoncé un ambitieux projet : l’acquisition d’un satellite national, en partenariat avec la société MonacoSAT, pour un montant de 400 millions de dollars américains. Selon les autorités, cet investissement vise à réduire la fracture numérique et à connecter toutes les provinces, y compris les zones rurales et enclavées.

Sur le papier, un tel projet pourrait changer la donne. L’accès à Internet haut débit et aux services numériques est désormais un levier incontournable pour l’éducation, la santé, l’économie et même la gouvernance. Dans un pays où l’infrastructure terrestre reste fragile, un satellite offrirait une solution rapide et globale.

Mais au-delà de cette vision prometteuse, plusieurs zones d’ombre soulèvent l’inquiétude.

  • Le coût : 400 millions USD, une somme colossale pour un pays où les besoins en routes, en énergie, en hôpitaux et en eau potable restent criants.

  • Le partenaire : MonacoSAT, une petite société monégasque au capital de 150 000 €, avec moins de 10 employés, dont la capacité à gérer un tel contrat interroge. Son unique satellite lancé en 2015 ne lui appartient que partiellement.

  • Le pilotage du projet : confié à un ministre déjà critiqué pour son rôle dans la taxe RAM une taxe perçue comme abusive par des millions de Congolais et qui se trouve être également proche parent du Chef de l’État.

Ces éléments font planer un doute : s’agit-il d’un projet stratégique pensé pour l’avenir du pays, ou d’un nouvel épisode de surfacturation et de détournement de fonds publics ?

Le peuple congolais a le droit de demander des garanties de transparence :

  • Quelle étude de faisabilité justifie un tel investissement ?

  • Pourquoi ce choix de partenaire au profil controversé ?

  • Comment sera assuré le suivi pour éviter que ce projet ne devienne un gouffre financier ?

Un satellite peut être un atout majeur pour l’avenir numérique de la RDC. Mais il ne doit pas devenir une nouvelle affaire de prédation. Car si la connectivité est un droit du XXIᵉ siècle, la gestion intègre des ressources publiques est, elle, une exigence permanente.

La vigilance citoyenne est donc plus que jamais nécessaire