Grenade en salle de classe : quand l’école devient champ de bataille
Ce mardi 30 septembre 2025, au Collège Saint Sabrina de Mont-Ngafula, à Kinshasa, une salle de classe s’est transformée en zone de guerre. Un élève, fils d’un policier, a activé une grenade lacrymogène en pleine heure de cours. Panique totale, asphyxies en chaîne, cris, chaos. Résultat : plusieurs élèves évacués d’urgence, une dizaine hospitalisés, dont deux dans le coma.
Et nous, adultes, allons-nous encore détourner le regard ?
Ce n’est pas un simple “fait divers”. C’est le symptôme d’un malaise profond.
Il serait trop facile de tout mettre sur le dos de “l’irresponsabilité du jeune”. Ce drame révèle trois réalités que nous refusons d’affronter :
- L’insécurité psychologique dans nos écoles : les élèves vivent dans une normalisation de la violence, des armes, du rapport de force.
- Le laxisme dans la gestion des armes par certains agents de l’ordre, qui ramènent à la maison ce qui devrait rester sous contrôle strict.
- L’absence d’éducation civique réelle, remplacée par la loi du plus fort, même au sein des familles.
L’État doit réagir, mais la société doit s’interroger.
Oui, la justice fera son travail. Le jeune a été arrêté et présenté devant le tribunal pour mineurs. Mais au-delà du procès d’un enfant, il faut ouvrir le procès de la légèreté collective.
Il est urgent que :
- Le Ministère de l’Intérieur contrôle strictement l’accès aux armes au sein des familles de policiers et militaires.
- Le Ministère de l’Éducation renforce la prévention, la discipline et le suivi psychologique dans les écoles.
- Les parents comprennent que la maison est le premier champ de formation — ou de déformation.
Une école devrait être un sanctuaire, pas une tranchée.
Si nous voulons bâtir un Congo responsable, commençons par protéger nos salles de classe. Car un pays qui ne protège pas ses écoliers n’a pas le droit de rêver à un avenir.