Produire et consommer congolais : et si l'heure de la cohérence avait enfin sonné ?

Ce 1er octobre 2025, la Maison de l’Entrepreneuriat et de l’Innovation de Limete a accueilli un message fort : la Semaine de Promotion de l’Entrepreneuriat Congolais est officiellement lancée. Du 25 novembre au 1er décembre, le pays vibrera au rythme du thème : « Produisons et consommons local ». Une phrase souvent répétée, rarement appliquée. Mais cette fois-ci, la balle est clairement dans le camp de chacun de nous.

Le Directeur Général de l’ANADEC, le Professeur Godefroy KIZABA AMKAMPEZE, n’a pas seulement fait une annonce ; il a lancé un appel à la responsabilité collective. Car il ne sert à rien de multiplier les slogans patriotiques si, dans la réalité, le Congolais continue de valoriser ce qui vient d’ailleurs au détriment de ce que produisent ses propres frères et sœurs.

Nous voulons des millionnaires congolais ? Très bien. Mais qui fera d’eux des millionnaires si nous ne sommes pas prêts à acheter leurs produits, leurs services, leurs innovations ? Nous voulons voir des start-up exploser ? Parfait. Mais quelle place leur laissons-nous sur le marché face à l’invasion des importations ?


Pas seulement une semaine de célébration — un test de maturité nationale

Ce rendez-vous ne doit pas être une simple fête entrepreneuriat. Il doit être un révélateur de notre cohérence. Car soutenir l’entrepreneuriat ne se limite pas à applaudir les discours officiels, ni à liker des posts sur Facebook.

Cela signifie :

  • Acheter le pain du boulanger du quartier plutôt que celui importé emballé,
  • Porter fièrement le vêtement cousu par un styliste local,
  • Choisir un savon produit au pays même si la marque étrangère semble plus “prestigieuse”.

Le DG de l’ANADEC l’a rappelé avec justesse : les jeunes ont le talent, les idées, la volonté. Ce qui manque souvent, ce n’est pas le courage… c’est la confiance collective.


Journal OWANDJI prend position

En tant que média engagé pour l’éveil économique et citoyen, nous affirmons notre soutien à cette initiative. Mais nous irons plus loin : nous serons exigeants.

Nous demanderons :

  • Aux autorités, de garantir que cette Semaine ne soit pas un événement de vitrine, mais un espace concret d’investissements, de contrats, de débouchés.
  • Aux médias, de sortir du simple reportage pour devenir des amplificateurs d’opportunités.
  • Aux consommateurs, d'être cohérents avec leurs discours patriotiques : la souveraineté économique commence dans le panier de courses.

Le vrai défi n’est pas d’organiser la Semaine. C’est de prolonger l’esprit toute l’année.

Produire et consommer local ne doit pas être un slogan événementiel, mais un réflexe national. Le Congo ne manque ni de talents ni de ressources. Il ne lui manque qu’une chose : la décision collective de faire enfin confiance à lui-même.

Et si cette Semaine, au lieu d’être un calendrier, devenait le point de bascule ?