Goma, le jour où la musique a uni plus de 40 000 voix pour la paix

Crédit photo : Goma Fleuva

Le 21 septembre 2014 restera gravé comme l’une des journées les plus mémorables de l’histoire culturelle de Goma. Ce jour-là, plus de 40 000 personnes avaient envahi l’aéroport de la ville pour célébrer la Journée internationale de la paix, dans un concert monumental organisé par Peace One Day en partenariat avec la MONUSCO.

La musique, ce langage universel qui transcende les frontières, avait trouvé ce jour-là son écho le plus vibrant. Aux côtés d’artistes congolais, c’est la star américaine Akon qui avait électrisé la foule. Son entrée spectaculaire, enfermé dans une immense bulle transparente et se frayant un passage au-dessus de la marée humaine, reste un souvenir inoubliable pour ceux qui l’ont vécu. Une mise en scène digne des plus grands shows internationaux, mais surtout un symbole puissant : celui d’un artiste porté littéralement par le peuple.

Au-delà du spectacle, ce concert fut un message fort adressé au monde. Dans une ville marquée par les conflits et les épreuves, voir des dizaines de milliers de personnes rassemblées, non pas pour protester ou fuir, mais pour chanter, danser et célébrer la paix, relevait d’un acte presque révolutionnaire. Ce fut une démonstration éclatante de la soif d’harmonie et d’unité qui habite le peuple congolais.

Onze ans plus tard, ce souvenir agit comme un repère. Il nous rappelle que Goma, malgré les douleurs et les défis, est aussi capable d’offrir au monde des images de joie, d’unité et de fierté. La musique, par sa magie, avait transformé un aéroport en une cathédrale de paix.

Aujourd’hui, plus que jamais, cette mémoire doit nous inspirer. Elle nous dit que la paix n’est pas seulement une absence de guerre, mais aussi une présence de culture, de fête et d’espoir. Elle nous invite à croire que les rêves portés par 40 000 voix en chœur ne doivent pas s’éteindre, mais continuer de résonner dans nos cœurs et dans nos actions.

À travers ce concert, Goma avait offert au monde une leçon : même dans les zones d’ombre, la lumière de la paix peut jaillir au son d’une chanson.