L’économie collaborative à Goma : État des lieux et perspectives
1. L’économie collaborative à Goma : État des lieux et perspectives
L’économie collaborative gagne progressivement du terrain à Goma, portée par une jeunesse dynamique, la modernisation des outils numériques et la nécessité de trouver des solutions innovantes face aux défis locaux. Si ce modèle repose sur le partage, l’échange et la mutualisation des ressources, il prend à Goma des formes variées, souvent liées aux réalités socio-économiques de la ville.
Parmi les initiatives les plus visibles, on retrouve les plateformes locales de partage de biens, permettant de louer du matériel (chaises, tentes, équipements de travail), ou d’échanger des services entre particuliers. Les services de transport collaboratif, notamment via les applications de motos-taxis ou les systèmes de covoiturage informels, offrent des alternatives plus flexibles et souvent moins coûteuses que les modèles traditionnels.
Les espaces de coworking se multiplient également, offrant aux entrepreneurs, freelances et start-up des lieux équipés pour travailler à moindre coût, développer des réseaux professionnels et bénéficier d’un environnement propice à l’innovation. À cela s’ajoutent des projets communautaires dans les quartiers : jardins urbains, ateliers de formation partagés, groupes de tontines numériques, centres d’entraide pour les jeunes.
Ces initiatives montrent que l’économie collaborative peut devenir un levier de transformation économique, capable de stimuler l’entrepreneuriat, d’inclure les populations vulnérables et d’améliorer la résilience économique de la ville. Toutefois, des obstacles subsistent : manque d’accès au numérique, faible structuration juridique, méfiance entre acteurs, insuffisance de financements et absence de politiques publiques adaptées. Surmonter ces défis est essentiel pour permettre à ce modèle de déployer tout son potentiel à Goma.
2. Les plateformes numériques : Catalyseurs de l’économie collaborative à Goma
À Goma, le développement des plateformes numériques accélère profondément la transition vers l’économie collaborative. Les applications de transport, de location ou d’échange de services modifient les habitudes de consommation, facilitent l’accès à de nouvelles opportunités et offrent des sources de revenus alternatives.
Les applications de motos-taxis (appelées localement "taxi-moto apps"), encore en émergence, introduisent davantage de transparence dans les prix, améliorent la sécurité et permettent aux conducteurs d’élargir leur clientèle. Les plateformes de location de biens — matériel événementiel, outils de construction, équipements agricoles — permettent aux particuliers et aux petites entreprises de réduire les coûts d’investissement tout en créant des revenus additionnels pour les propriétaires.
Les plateformes d’échange de services, parfois organisées via des groupes WhatsApp ou Facebook, facilitent la mise en relation entre professionnels : graphistes, artisans, réparateurs, enseignants, esthéticiennes, etc. Ces espaces numériques favorisent l’autonomisation des jeunes, la création de micro-emplois et la multiplication des opportunités économiques.
Cependant, l’impact de ces plateformes dépend encore de plusieurs facteurs : la stabilité de la connexion Internet, la confiance des utilisateurs, la régulation des activités numériques et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs. Malgré ces limites, les plateformes numériques se positionnent comme de véritables catalyseurs de l’économie collaborative à Goma, ouvrant la voie à des pratiques plus agiles, plus accessibles et plus inclusives.
3. Les coopératives locales : Force de l’économie collaborative
À Goma, les coopératives représentent depuis longtemps un pilier de la solidarité économique. Aujourd’hui, leur rôle se renforce avec l’essor de l’économie collaborative. Ces structures permettent aux producteurs agricoles, aux artisans, aux pêcheurs et aux petits commerçants de mutualiser leurs ressources, de sécuriser leurs revenus et de mieux accéder aux marchés.
Les coopératives agricoles facilitent par exemple l’achat groupé d’intrants, l’accès aux formations, la certification des produits et la vente en commun, augmentant ainsi le pouvoir de négociation des membres. Les coopératives artisanales permettent la mise en commun des outils, la formation continue et l’accès à des circuits de distribution plus larges, y compris numériques.
Certaines coopératives de Goma sont déjà de véritables success stories : elles ont permis l’exportation de produits transformés, la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, ou encore le financement de projets communautaires durables. Leur modèle basé sur la transparence, la participation et la répartition équitable des bénéfices fait d’elles des acteurs clés de la résilience économique locale.
Cependant, elles font face à plusieurs défis : gestion interne parfois fragile, manque de financements, difficulté d’accès aux technologies, concurrence informelle et besoins accrus en gouvernance. Renforcer les capacités des coopératives et soutenir leur modernisation est donc essentiel pour qu’elles continuent à jouer leur rôle central dans l’économie collaborative de Goma.
