Les Gomatraciens face aux défis climatiques : comment l’économie locale s’adapte ?

À Goma, les changements climatiques ne sont plus une abstraction. Ils façonnent désormais la vie quotidienne des habitants, modifient les activités économiques et obligent chacun à inventer de nouvelles stratégies de survie. Pour comprendre cette réalité, notre rédaction a recueilli des témoignages dans plusieurs quartiers de la ville, Katindo, Majengo, Mugunga, Himbi et Birere. Ce qui ressort de cette enquête : une population résiliente, inventive, mais aussi profondément exposée.

Des impacts ressentis dans tous les secteurs

Les Gomaens interrogés évoquent des pluies de plus en plus imprévisibles, des chaleurs inhabituelles, des vents violents, sans oublier les risques sismiques et volcaniques. Ces phénomènes entraînent :

  • la destruction de petites boutiques,
  • l’inondation de maisons et entrepôts,
  • la perte de marchandises,
  • la hausse du coût des matières premières,
  • la fluctuation des activités de transport et du commerce quotidien.

Pour les petits commerçants et les familles vivant de l’informel, chaque pluie diluvienne ou mouvement sismique vient déstabiliser des revenus déjà fragiles.

Des stratégies d’adaptation souvent improvisées

Face à ces risques, les habitants rivalisent d’ingéniosité. Les stratégies d’adaptation recueillies incluent :

  • la construction de diguettes improvisées devant les boutiques ;
  • l’utilisation de sacs de sable pour protéger les stocks ;
  • l’élévation des étagères et tables pour éviter que les marchandises ne soient mouillées ;
  • la diversification des activités pour compenser les pertes ;
  • le déplacement temporaire vers des zones plus sûres lors des alertes volcaniques.

Ces efforts témoignent d’une volonté de continuer à travailler malgré l’incertitude, mais ils montrent aussi les limites d’une adaptation individuelle.

Des besoins urgents en accompagnement

Presque tous les habitants interrogés soulignent un besoin pressant de soutien institutionnel. Les demandes les plus récurrentes portent sur :

  • la construction d’infrastructures résistantes aux inondations ;
  • un meilleur système d’alerte précoce face aux risques climatiques ;
  • des formations en gestion des risques pour les petits commerçants ;
  • l’accès à des financements pour reconstruire ou protéger les activités ;
  • une présence renforcée des autorités locales dans les zones les plus vulnérables.

Les Gomaens ne manquent pas de résilience, mais leur adaptation demeure fragile sans appui structuré.

Une économie locale qui apprend à vivre avec le risque

L’enquête montre clairement que Goma tente de s’adapter, parfois dans l’urgence, parfois avec créativité. Les habitants, entrepreneurs et commerçants sont conscients de la réalité climatique et s’organisent à leur échelle pour limiter les pertes. Mais les défis sont plus vastes que les capacités individuelles : ils exigent une réponse collective, planifiée et durable.

Goma avance, malgré tout. Et derrière chaque témoignage se lit la même conviction : pour survivre économiquement, il faut désormais composer avec un climat qui ne cesse de changer.