Les partenariats internationaux pour le développement durable : quelles leçons tirer pour Goma ?
À Goma, comme dans de nombreuses villes africaines confrontées à des défis structurels, les partenariats internationaux occupent une place centrale dans la mise en œuvre des initiatives de développement durable. Financements étrangers, projets portés par des ONG internationales, coopérations décentralisées : en 2025, ces collaborations ont continué d’influencer fortement les dynamiques locales. Mais quelles leçons tirer de ces expériences pour renforcer leur impact et leur durabilité ?
Un levier indispensable, mais non suffisant
Les financements internationaux ont permis à Goma de lancer ou de soutenir des projets structurants dans des domaines clés : gestion des déchets, agriculture durable, accès à l’énergie, appui aux moyens de subsistance. Sans ces ressources extérieures, nombre d’initiatives n’auraient tout simplement pas vu le jour.
Cependant, l’expérience montre que l’argent, à lui seul, ne garantit ni l’impact à long terme ni l’appropriation locale. Les projets les plus efficaces sont ceux qui ont su intégrer les réalités socio-économiques de la ville et impliquer activement les bénéficiaires dès la conception.
Collaborations avec les ONG : entre expertise et dépendance
Les ONG internationales ont apporté une expertise technique précieuse, notamment en matière de planification, de suivi-évaluation et de normes environnementales. Elles ont également contribué à professionnaliser certains secteurs, comme l’agriculture durable ou les énergies renouvelables.
Toutefois, une dépendance excessive à ces acteurs reste un écueil majeur. Lorsque les projets sont conçus sans relais solides au niveau local, leur pérennité devient incertaine dès la fin des financements. À Goma, plusieurs initiatives prometteuses ont ainsi ralenti, voire disparu, faute de mécanismes de continuité.
Les bonnes pratiques à consolider
L’analyse des partenariats les plus réussis en 2025 fait ressortir plusieurs bonnes pratiques :
- Co-construction des projets avec les communautés locales et les autorités
- Renforcement des capacités locales, plutôt que simple exécution de projets
- Transfert progressif des responsabilités vers les acteurs locaux
- Alignement des initiatives internationales sur les priorités locales
Ces approches favorisent l’appropriation, la responsabilisation et la durabilité des actions.
Les écueils à éviter
À l’inverse, certains pièges reviennent fréquemment :
- Projets standardisés, peu adaptés au contexte de Goma
- Faible implication des autorités locales, limitant l’ancrage institutionnel
- Multiplication de projets pilotes sans passage à l’échelle
- Manque de transparence perçu dans la gestion des financements
Ces dérives alimentent la méfiance des populations et réduisent l’impact réel des partenariats.
Vers des partenariats plus équilibrés
Pour l’avenir, Goma gagnerait à promouvoir des partenariats plus équilibrés, fondés sur une relation de confiance et de responsabilité partagée. Cela implique :
- Une meilleure coordination entre partenaires internationaux et acteurs locaux
- Le soutien aux entreprises et initiatives locales plutôt qu’une substitution
- L’intégration du secteur privé local dans les projets de développement durable
Les partenariats doivent évoluer d’une logique d’assistance vers une logique d’investissement dans le potentiel local.
Conclusion
Les partenariats internationaux restent un pilier important du développement durable à Goma. Les leçons tirées de 2025 montrent toutefois qu’ils ne peuvent être efficaces que s’ils renforcent l’autonomie locale, soutiennent l’innovation endogène et s’inscrivent dans une vision à long terme.
Pour le Journal OWANDJI, l’enjeu est clair : faire des partenariats internationaux non pas une béquille permanente, mais un tremplin vers un développement durable réellement porté par et pour les Goménes.
Journal OWANDJI
