Vivre dans l’habitat précaire : témoignages des habitants de Goma
Par notre rédaction
Dans les quartiers informels de Goma, la vie quotidienne est un combat silencieux. Derrière les murs de tôle, dans les ruelles étroites de Majengo, Katoyi, ou encore Kasika, des milliers de familles tentent de survivre sans accès suffisant à l’eau potable, à l’électricité, à l’assainissement ou à un logement digne. Notre enquête donne la parole à celles et ceux qui vivent cette réalité au quotidien.
Un abri, mais à quel prix ?
Christine, 34 ans, mère de quatre enfants, vit à Katoyi depuis plus de 10 ans. Sa maison, construite en bois et en boue, est vulnérable à la pluie et aux incendies.
> « Quand il pleut, tout entre. On dort debout parfois, pour protéger les enfants de l’eau. »
Elle explique qu’elle paie un petit loyer, mais sans aucun contrat. L’électricité est fournie par un branchement pirate, avec tous les risques que cela comporte.
Santé en péril
À Majengo, Jules, un père de famille, témoigne des difficultés d’accès aux soins :
> « Il faut marcher plus de 30 minutes pour trouver un centre de santé. Et souvent, on n’a pas les moyens de payer. »
L’eau vient d’un puits collectif, parfois contaminé, provoquant des maladies diarrhéiques chez les enfants.
Éducation compromise
Les écoles sont rares dans les quartiers périphériques. Beaucoup d’enfants marchent plusieurs kilomètres pour rejoindre une école publique surchargée.
> « Ma fille a quitté l’école cette année. On n’arrivait plus à payer, et il n’y avait pas de cantine ni d’eau à l’école, » confie Pascaline, une vendeuse de pain au marché de Kasika.
Attentes et espoirs
Malgré les conditions, les habitants gardent espoir. Tous réclament plus de considération de la part des autorités.
> « On ne demande pas des villas. On veut juste des routes, de l’eau, et des maisons solides, » lance un jeune maçon rencontré à Buhimba.
Beaucoup évoquent la nécessité de projets d’aménagement, de logements sociaux et de crédits accessibles pour construire dans la dignité.
Conclusion
Cette enquête révèle une réalité criante : à Goma, des milliers de familles vivent dans des conditions indignes, mais restent prêtes à s’impliquer dans l’amélioration de leur habitat. Un appel fort à l’action, pour que l’habitat précaire ne soit plus une fatalité, mais un point de départ vers une ville plus juste et durable.
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