L’accès au logement pour les jeunes à Goma : un défi générationnel

Par notre rédaction

Alors que la ville de Goma connaît une urbanisation rapide, les jeunes générations peinent à accéder à un logement décent. Entre précarité de l’emploi, absence de crédit immobilier adapté, et flambée des prix du foncier, les jeunes se retrouvent souvent exclus du marché formel de l’habitat. Ce défi, largement sous-estimé, constitue pourtant une bombe sociale à retardement.

Un marché inaccessible pour les jeunes actifs

Selon plusieurs enquêtes locales, une majorité de jeunes âgés de 20 à 35 ans vivent soit chez leurs parents, soit dans des habitations partagées, souvent en location précaire. Les rares qui tentent de construire ou d’acheter leur propre maison se heurtent à plusieurs obstacles :

Prix élevés des terrains : dans un contexte de spéculation foncière, les terrains à Goma atteignent des montants inabordables pour un jeune salarié.

Accès quasi inexistant au crédit immobilier : les banques exigent des garanties que peu de jeunes peuvent fournir (emploi stable, apport initial, etc.).

Précarité du travail : nombre de jeunes évoluent dans l’informel, sans contrat ni fiches de paie, ce qui les exclut du circuit bancaire.

Des modèles familiaux en mutation


Traditionnellement, les jeunes hommes étaient aidés par leur famille à construire leur première maison. Mais avec la crise économique, l’instabilité politique et les coûts de la vie, cette solidarité familiale s’effrite. Les jeunes femmes, de leur côté, sont encore plus marginalisées dans l’accès au foncier, souvent lié à la coutume ou au mariage.

Vers de nouvelles approches ?


Certaines initiatives émergent timidement à Goma :

Des coopératives de jeunes qui mutualisent les ressources pour acheter des parcelles en périphérie.

Des startups immobilières proposant des logements à bas coût ou des solutions de location-vente.

Des associations militent pour un fonds d’appui à l’habitat des jeunes.


Mais ces efforts restent isolés et non soutenus par une politique publique structurée.

Ce qu’attendent les jeunes

> « Ce qu’il nous faut, ce n’est pas de l’assistanat, c’est un système de financement adapté à notre réalité, » explique Kevin, 29 ans, ingénieur au chômage depuis un an.

De nombreux jeunes interrogés réclament :

Des micro-crédits immobiliers accessibles.

Une politique de logements sociaux incluant les jeunes primo-accédants.

Des programmes de formation à l’auto-construction et à la gestion foncière.

Conclusion


L’accès au logement pour les jeunes à Goma n’est pas seulement un problème de béton, mais un enjeu de justice sociale et d’avenir pour la ville. Sans une réponse ambitieuse et inclusive, la frustration des jeunes pourrait alimenter d'autres formes d’instabilité urbaine. Il est temps d’en faire une priorité des politiques publiques locales.