La Fonction publique congolaise en quête de renouveau, cap sur Bruxelles

Le voyage officiel du Vice-Premier Ministre, Ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, en Belgique n’est pas qu’un simple agenda diplomatique : il s’inscrit dans la longue marche de la réforme de l’administration congolaise. Une réforme attendue, nécessaire et urgente, tant la Fonction publique est appelée à redevenir un pilier de l’État moderne.

La coopération ENA–Egmont : un pacte pour l’avenir

La signature du protocole d’accord entre l’École nationale d’administration de la RDC (ENA-RDC) et l’Institut Royal Egmont marque un tournant. Après des années de collaboration, voici une étape de formalisation qui élargit les horizons. Plus de places de stages, davantage de programmes de formation continue, une ouverture à l’expertise internationale : autant d’outils pour donner à l’administration congolaise une nouvelle génération de cadres formés à l’exigence et à la compétence.

Cette alliance symbolise l’ambition d’un rajeunissement compétitif et qualitatif : offrir aux jeunes talents congolais des opportunités concrètes de carrière publique et renforcer, dans le même temps, la capacité des agents en place à répondre aux défis d’une gouvernance moderne.

Enabel et la coopération belge : un partenariat structurant

Les rencontres du VPM avec Heidy Rombouts et Jean Van Wetter confirment que la Belgique reste un partenaire stratégique de la RDC dans la réforme de la Fonction publique. Les projets déjà mis en œuvre par Enabel témoignent d’une coopération pragmatique, tournée vers l’efficacité. Mais surtout, la promesse de nouvelles perspectives ouvre un champ de possibles pour moderniser l’ENA-RDC, institution appelée à devenir la matrice du capital humain de l’État congolais.

Un chantier de longue haleine

Cependant, l’enthousiasme suscité par ces avancées ne doit pas masquer les réalités : la réforme de l’administration congolaise reste un chantier immense, où la formation et le rajeunissement devront aller de pair avec la rigueur dans le recrutement, la transparence dans la gestion et l’éthique professionnelle. Bruxelles offre des leviers, mais c’est à Kinshasa que se jouera le véritable pari de la modernisation.

L’enjeu est clair : doter la RDC d’une Fonction publique jeune, compétente et intègre, capable de répondre aux besoins de la population et d’accompagner l’État dans ses missions de développement.

La mission de Jean-Pierre Lihau en Belgique s’inscrit donc comme une étape stratégique. Non pas une fin en soi, mais un jalon sur la route exigeante de la réforme. Le peuple congolais attend désormais que ces accords signés à Bruxelles se traduisent en résultats tangibles dans les bureaux, dans les services et, surtout, dans la vie quotidienne des citoyens.