Chantiers publics sans affichage des montants : transparence en chantier, confiance en ruine

Autrefois, chaque grand chantier public affichait fièrement une pancarte : montant du contrat, source de financement, durée des travaux, nom de l’entreprise exécutante. Le citoyen pouvait lire, comprendre, comparer… et surveiller.

Aujourd’hui, dans plusieurs villes de RDC, les chantiers sortent de terre dans l’ombre totale. Plus de panneaux, plus de chiffres, plus d’informations. Seule certitude : c’est l’argent du contribuable qui paie. Mais qui encaisse ? combien ? pour faire quoi exactement ? Mystère.

Et pourtant, la loi est claire.
La Loi n°10/010 du 27 avril 2010 sur les marchés publics impose la transparence et la publicité des contrats, sous peine de nullité de procédure. Le manuel d’exécution (Décret n°10/022) renforce ces obligations. Et même les textes sur l’urbanisme exigent l’apposition de panneaux visibles sur tout chantier autorisé.

Alors pourquoi les règles existent sur papier, mais disparaissent sur le terrain ?


Trois hypothèses simples :

  1. Soit les autorités ferment volontairement les yeux,

  1. Soit les entreprises veulent construire sans rendre de comptes,

  1. Soit les deux ont trouvé un terrain d'entente… au détriment du peuple.


Le citoyen congolais ne réclame pas un miracle. Il réclame un droit.

Un chantier public sans affichage, c’est un chantier suspect.

Quand un contrat est légal, il s’affiche.

Quand il ne s’affiche pas, il inquiète.


Que faut-il faire ?

  • L’ARMP, la DGCMP, les gouvernorats, les mairies : faites respecter les règles.

  • L’Assemblée nationale et le Sénat : interrogez les ministres responsables.

  • Le citoyen : prenez en photo les chantiers sans panneaux, et publiez-les. C’est un acte civique.


La transparence n’est pas un luxe bureaucratique.
C’est la première barrière contre la corruption.

Tant que les montants des contrats ne s’affichent pas,
les coûts des travaux continueront de s’envoler… et la confiance du peuple à s’effondrer.