Entreprendre en RDC : l’art de survivre avant de croître
Être entrepreneur en République démocratique du Congo, c’est accepter une équation paradoxale : passer plus de temps à résoudre des problèmes qu’à réellement développer son entreprise. Chaque journée devient une lutte contre les lenteurs, les tracasseries et les coûts exorbitants qui plombent toute initiative privée.
Le temps, un ennemi permanent
Ce qui devrait prendre une heure prend trois heures. Une simple démarche administrative devient un marathon kafkaïen, où chaque bureau rajoute sa lenteur et ses complications. Au lieu d’innover et de créer de la valeur, l’entrepreneur congolais consacre son énergie à contourner des obstacles qui ne devraient même pas exister.
Le coût de l’effort
À cela s’ajoutent des charges financières insupportables : électricité irrégulière, carburant pour compenser, importations onéreuses, fiscalité confuse. Loin de stimuler la croissance, le climat des affaires décourage et épuise. On ne parle plus de compétitivité, mais de survie.
L’État, partenaire absent
Les services de l’État, censés accompagner et encadrer, se transforment trop souvent en sources de tracasseries. Multiplication de taxes, contrôles intempestifs, démarches redondantes : tout concourt à ralentir l’élan des entrepreneurs au lieu de le soutenir. Cette situation crée un paradoxe cruel : ceux qui devraient être encouragés sont les plus découragés.
Le courage des bâtisseurs
Et pourtant, malgré ces conditions hostiles, des hommes et des femmes continuent d’entreprendre. Ils créent des emplois, innovent, persistent. Leur courage mérite plus que des applaudissements : il mérite des réformes structurelles qui libèrent enfin le potentiel économique du pays.
En conclusion, entreprendre en RDC, c’est transformer chaque jour une adversité en opportunité, mais à quel prix ? Tant que l’État ne comprendra pas que soutenir ses entrepreneurs, c’est soutenir son avenir, le développement restera un rêve freiné. En attendant, bravo à tous ceux qui persévèrent malgré tout : vous êtes les véritables héros de l’économie congolaise.