Les PPP : une clé pour les grands projets d’infrastructures à Goma

À Goma, les défis d’infrastructures sont immenses : routes dégradées, accès limité à l’eau potable, déficit énergétique et manque d’équipements sanitaires adaptés. Face à l’insuffisance de ressources publiques, les partenariats public-privé (PPP) se positionnent comme une réponse pragmatique et stratégique.

Plusieurs projets en cours ou annoncés en sont la preuve. La modernisation des voiries urbaines, la réhabilitation des axes économiques secondaires et l’installation de dispositifs d’éclairage public ont bénéficié d’alliances entre autorités locales, entreprises de construction et bailleurs privés. Dans le secteur de l’eau, certaines initiatives de captage, distribution et traitement s’appuient sur des opérateurs privés sous contrat avec les institutions locales.

L’électricité constitue un autre terrain propice : mini-centrales, énergie solaire, raccordements pour les zones périurbaines… De plus en plus d’investisseurs locaux ou étrangers interviennent via des concessions encadrées par la province. Même les infrastructures sanitaires — centres de santé, blocs opératoires et laboratoires — commencent à adopter ce modèle.

Cependant, les modèles économiques varient : délégation de service public, co-investissement, gestion contractuelle ou financement mixte. Leur réussite repose sur trois conditions : cadre juridique clair, retour sur investissement garanti et mécanismes de contrôle transparents. Lorsqu’ils sont bien gérés, ces PPP réduisent les coûts, accélèrent la mise en œuvre et créent des emplois, tout en améliorant la qualité des services.


Défis et opportunités des PPP dans le secteur de la santé à Goma

Le secteur de la santé à Goma souffre d’un manque criant d’infrastructures adaptées, d’équipements modernes et de personnel qualifié en nombre suffisant. Les PPP apparaissent comme une alternative réaliste pour moderniser l’offre de soins tout en soulageant les finances publiques.

Dans certains centres hospitaliers, des partenariats ont permis d’acquérir des équipements de diagnostic, d’améliorer les services de maternité ou de réhabiliter des bâtiments vétustes. Des ONG médicales, entreprises pharmaceutiques ou groupes d’investisseurs collaborent avec le secteur public pour la construction de nouvelles cliniques, la gestion de laboratoires, voire la formation du personnel.

Les opportunités sont nombreuses : amélioration de l’accès aux soins, professionnalisation de la gestion hospitalière, disponibilité accrue de médicaments, introduction de technologies médicales, meilleure maintenance des équipements.

Mais les défis persistent. Le cadre réglementaire reste parfois flou. Le financement partagé peut créer des tensions entre logique sociale et logique de rentabilité. Le risque d'inégalités d’accès aux soins est réel, surtout si la tarification n’est pas maîtrisée. Enfin, le manque de transparence dans certains contrats peut fragiliser la confiance citoyenne.

Pour que les PPP soient efficaces dans la santé, trois leviers sont essentiels : transparence contractuelle, suivi public rigoureux, et implication des acteurs locaux (mutuelles, ordres médicaux, communautés de base). Utilisé à bon escient, ce modèle peut transformer l’accès à la santé dans la région.


Éducation et innovation : comment les PPP transforment le secteur éducatif à Goma

Dans une ville où la croissance démographique dépasse la capacité des infrastructures scolaires, les PPP offrent une alternative crédible pour alléger la pression sur l’État et améliorer la qualité de l’enseignement.

Certains partenariats ont déjà permis la construction ou la rénovation d’écoles avec le soutien d’entreprises locales, d’ONG ou de fondations privées. Des projets pilotes introduisent des bibliothèques numériques, des laboratoires informatiques ou des plateformes d’apprentissage en ligne grâce à des financements conjoints. Des universités et instituts privés coopèrent aussi avec les autorités provinciales pour développer des filières techniques et professionnelles adaptées au marché local.

L’innovation est un volet clé. Grâce à ces collaborations, certaines écoles expérimentent la formation numérique, les outils interactifs ou encore des programmes d’entrepreneuriat pour les jeunes. Les PPP permettent également de soulager les frais d’investissement tout en renforçant la qualité pédagogique.

Mais les défis ne sont pas absents : régulation insuffisante, risques de privatisation déguisée, disparités entre établissements publics et privés, dépendance financière à des partenaires extérieurs. Pour éviter ces écueils, les autorités doivent encadrer ces partenariats autour de trois priorités : accessibilité, équité et qualité.

Bien gérés, les PPP peuvent devenir un accélérateur d’innovation, un renfort pour les écoles publiques et une opportunité d’inclusion éducative pour les enfants de Goma.