Emploi et stages en RDC : pour une équité dans l’accès aux opportunités

Dans notre pays, un constat amer s’impose : de nombreuses entreprises, publiques comme privées, recrutent dans la discrétion, sans passer par la voie légale de publication des offres d’emploi. Pourtant, la législation congolaise est sans ambiguïté : toute vacance de poste doit être déclarée à l’Office National de l’Emploi (ONEM) et rendue publique.

En contournant cette exigence, on prive des milliers de jeunes chercheurs d’emploi d’une chance équitable de postuler. Cette pratique fragilise la transparence, nourrit le clientélisme et entame la crédibilité des institutions et des entreprises concernées.

À ce défi s’ajoute la rareté des opportunités de stage académique et professionnel. Pour beaucoup de jeunes, l’accès au monde du travail est conditionné à une expérience préalable qu’ils n’ont pas l’occasion d’acquérir. C’est un véritable paradoxe : on leur demande ce qu’on leur refuse.

Que faire pour changer la donne ?

  • Appliquer rigoureusement la loi : les offres d’emploi doivent être systématiquement publiées, et les manquements sanctionnés.

  • Créer un cadre national obligatoire pour les stages : chaque entreprise pourrait réserver un quota annuel de places pour accueillir des étudiants et jeunes diplômés.

  • Mettre en place des plateformes numériques ouvertes et contrôlées, où toutes les offres d’emploi et de stage seraient centralisées et consultables par tous.

  • Encourager une culture de transparence et de mérite : au-delà des textes, c’est une question d’éthique et de responsabilité sociale des entreprises.

L’avenir de la jeunesse congolaise ne peut pas être sacrifié sur l’autel des pratiques opaques et exclusives. Donner à chacun une chance d’accéder à l’emploi et au stage, c’est investir dans l’avenir collectif de la République.