Quand l’incivisme détruit nos rêves collectifs
La défaite des Léopards face au Sénégal, mardi 09 septembre au Stade des Martyrs, n’a pas seulement brisé l’élan d’un peuple passionné de football. Elle a, hélas, révélé un autre visage : celui d’un incivisme grandissant qui gangrène notre jeunesse.
En effet, au lieu de répondre à la déception sportive par le soutien et la résilience, certains supporteurs ont choisi la voie de la destruction. Plus de 25 000 sièges arrachés, des vitres pulvérisées, des lampadaires disparus, le stadium de basketball récemment rénové vandalisé, et le bâtiment administratif transformé en champ de ruines… Voilà le triste constat au lendemain de cette rencontre pourtant historique.
Ces scènes sont d’autant plus choquantes qu’elles frappent au cœur même de notre patrimoine sportif national. Le Stade des Martyrs n’est pas un bien privé, mais un symbole collectif, acquis grâce aux sacrifices de l’État et destiné à accueillir des générations entières d’athlètes et de supporters. Le détruire, c’est hypothéquer nos chances, non seulement pour les prochaines compétitions, mais aussi pour l’image même du sport congolais.
Comment comprendre que l’émotion passagère d’une défaite ait pris le dessus sur la fibre patriotique ? Comment justifier que la frustration se transforme en rage aveugle contre nos propres acquis ? Aucun argument ne peut légitimer un tel comportement. Le football, rappelons-le, reste un jeu où la victoire comme la défaite fait partie du parcours.
Au lieu de sombrer dans l’autodestruction, la jeunesse congolaise doit apprendre à transformer ses émotions en énergie positive : encourager les joueurs, soutenir les équipes locales, et surtout protéger les infrastructures, fruits d’efforts collectifs. Car demain, ce même Stade des Martyrs sera requis pour porter nos espoirs de qualification à la Coupe du Monde 2026.
Ce qui s’est passé doit être une leçon : l’incivisme n’est pas une réponse, mais une fuite en avant. Le véritable patriotisme, celui qui élève et construit, consiste à préserver nos biens communs pour que le sport reste une fête et un moteur d’unité nationale.
Le temps est venu d’enseigner à notre jeunesse que le respect des biens publics n’est pas une option, mais un devoir citoyen. Sans cela, nos victoires sportives, même les plus éclatantes, auront toujours un goût amer.
