La Jeunesse congolaise, au rendez-vous de son destin

L’agenda politique et institutionnel de la République démocratique du Congo connaît en ce moment une étape charnière : l’Assemblée Générale élective du Conseil National de la Jeunesse (CNJ). Initialement prévue le 10 août, cette rencontre se tient finalement le 30 août 2025 à Kinshasa, avec la participation des présidents des Conseils provinciaux, des grands électeurs et des encadreurs officiels.

Au-delà de la logistique et du calendrier, cet événement traduit un enjeu plus profond : la refondation de l’espace citoyen et institutionnel de la jeunesse congolaise. La mise en place d’un bureau national légitime et représentatif constitue une étape nécessaire pour redonner souffle et crédibilité à une structure longtemps perçue comme affaiblie, parfois instrumentalisée et souvent déconnectée des préoccupations réelles de la jeunesse.

Dans un pays où plus de 60 % de la population a moins de 25 ans, il serait illusoire de parler de développement, de paix ou de démocratie sans donner une voix structurée à cette majorité démographique. La jeunesse n’est pas seulement l’avenir de la nation : elle est son présent, son énergie, son capital humain. Pourtant, combien de jeunes restent marginalisés, au chômage, confinés dans l’économie informelle ou exposés à la manipulation politique ?

La convocation de cette assemblée élective s’inscrit dans une dynamique plus large : l’élaboration d’un Plan national d’actions pour la jeunesse, aligné sur la vision du Chef de l’État et sur le Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028 porté par la Première Ministre. Mais une question essentielle demeure : ce plan sera-t-il un véritable instrument de changement, ou un document de plus rangé dans les tiroirs de l’administration ?

Le Journal OWANDJI estime que la légitimité du futur Bureau du CNJ dépendra de sa capacité à incarner l’indépendance, la redevabilité et la proximité avec la base. Il ne s’agit pas de créer une structure de plus, mais de construire un véritable espace d’expression, de proposition et de contrôle citoyen pour les jeunes. Cela suppose un CNJ capable de dialoguer avec l’État, mais aussi de porter la voix des jeunes entrepreneurs, des étudiants, des agriculteurs, des artistes, des sportifs et même des laissés-pour-compte des quartiers populaires et des villages reculés.

La jeunesse congolaise est une richesse brute. Encore faut-il lui donner les outils pour se transformer en force constructive et transformatrice. L’Assemblée élective de Kinshasa doit donc être plus qu’une formalité institutionnelle : elle doit marquer le rendez-vous de la jeunesse avec son destin.