Stade des Martyrs : le symbole abîmé de notre fierté nationale

Hier encore, le Stade des Martyrs vibrait au rythme de l’affiche tant attendue : RDC – Sénégal, une rencontre qui dépassait le cadre du football pour devenir une affaire de fierté nationale. Les Léopards, portés par le souffle d’un peuple impatient, ont livré bataille. Mais au-delà du score et des émotions, une autre réalité nous rattrape : l’état de notre stade mythique.

À la sortie de la rencontre, les images parlent d’elles-mêmes : gradins délabrés, sanitaires impraticables, installations électriques défectueuses, pelouse irrégulière. Comment un pays qui se veut une grande nation sportive peut-il accepter que son temple du football, construit pour incarner la dignité et la mémoire de nos martyrs, se présente au monde dans un état pareil ?

Ce n’est pas un simple problème de logistique. C’est un reflet de notre rapport au bien commun. Le Stade des Martyrs n’est pas une infrastructure parmi d’autres, c’est un symbole : celui de l’unité nationale, celui du sacrifice, celui de la fierté congolaise. Quand il se dégrade, c’est l’image de tout un peuple qui est écornée.

Il ne suffit pas de mobiliser des discours enflammés à chaque match décisif. Il faut une politique sportive cohérente, un plan d’entretien rigoureux et une vision à long terme. Car un stade, ce n’est pas seulement du béton et de l’herbe : c’est un patrimoine. Et un patrimoine, ça se respecte, ça s’entretient, ça se valorise.

Aujourd’hui, nous lançons un cri d’alarme : Eza normal te ! Qu’on ne vienne pas encore maquiller les choses à coup de promesses sans lendemain. Si le Stade des Martyrs doit continuer à porter son nom avec dignité, il faut que les autorités prennent leurs responsabilités. Car le football n’est pas qu’un jeu : il est un miroir de la nation. Et ce miroir, aujourd’hui, est fissuré.