Budget 2026 : Une volonté de réduire les fractures salariales, un défi de taille
La rencontre entre Adolphe Muzito, Vice-Premier ministre en charge du Budget, et Jean-Pierre Lihau, ministre de la Fonction publique, marque un signal fort : l’État veut s’attaquer à une plaie béante de l’administration congolaise les inégalités salariales entre Kinshasa et les provinces.
Depuis trop longtemps, le fonctionnaire basé à l’intérieur du pays est considéré comme un acteur de seconde zone. Les disparités salariales, les retards de paiement chroniques et l’absence de perspectives de carrière ont nourri un profond sentiment d’injustice, accentuant l’exode vers la capitale. Cette concentration des ressources humaines à Kinshasa, au détriment des provinces, a contribué à affaiblir la capacité de l’État à servir équitablement l’ensemble du territoire.
En saluant l’expérience d’Adolphe Muzito, Jean-Pierre Lihau rappelle que la réforme de la Fonction publique ne peut être une simple opération comptable. Elle doit être une véritable refondation, capable de redonner confiance aux agents et de restaurer la dignité du service public. La nouvelle politique salariale annoncée ne doit donc pas se limiter à un ajustement technique, mais s’inscrire dans une vision de justice sociale et d’efficacité institutionnelle.
Cependant, les intentions doivent maintenant se traduire en actes. La question essentielle demeure : le Budget 2026, déjà soumis à de fortes contraintes liées aux urgences sécuritaires, sociales et économiques, permettra-t-il réellement de financer une réforme salariale ambitieuse et équitable ?
Au-delà des promesses, le peuple attend des résultats tangibles. L’administration publique congolaise doit sortir du cycle des réformes inachevées. La justice salariale entre Kinshasa et les provinces n’est pas une faveur : c’est une exigence de gouvernance, une condition sine qua non pour rapprocher l’État de ses citoyens et renforcer l’unité nationale.
C’est donc à la volonté politique de se confirmer et au courage budgétaire de se démontrer. Car un budget n’est pas qu’une suite de chiffres : il est le reflet de nos priorités et de notre vision collective du futur.