Goma en flammes : l’urgence d’une politique de prévention et de sécurité civile
Jeudi 4 septembre restera une date marquée par la douleur et la stupeur pour de nombreux habitants de Goma. Deux incendies distincts ont ravagé cinq bureaux, deux véhicules, une station-service et plusieurs maisons en bois. Si l’intervention rapide de la MONUSCO et de la protection civile a permis de sauver des vies, les pertes matérielles rappellent cruellement la vulnérabilité de la ville face aux sinistres récurrents.
Au-delà des flammes, ce drame met en lumière plusieurs failles structurelles. La forte présence de constructions en bois dans les quartiers populaires, l’absence d’un réseau moderne de lutte anti-incendie et la lenteur des secours locaux aggravent l’ampleur des dégâts. La ville de Goma, en pleine expansion démographique et économique, ne peut plus se permettre de considérer ces incendies comme de simples fatalités.
Chaque sinistre détruit non seulement des biens, mais aussi des espoirs : celui d’un commerçant qui perd son magasin, celui d’un élève qui voit disparaître ses cahiers dans les cendres, celui d’une famille qui se retrouve sans abri. Dans une économie déjà fragile, ces pertes alimentent la précarité et fragilisent davantage le tissu social.
Ce nouvel incendie doit être un signal d’alarme. Les autorités locales, avec l’appui du gouvernement central, ont le devoir de mettre en place :
- un service d’incendie bien équipé, avec des camions et des hydrants opérationnels ;
- une politique d’urbanisation stricte qui limite l’usage du bois comme matériau dominant dans les zones densément peuplées ;
- des campagnes de sensibilisation citoyenne sur la prévention des incendies et la gestion des risques domestiques ;
- un fonds spécial de solidarité pour venir en aide aux sinistrés et accélérer leur relogement.
L’intervention de la MONUSCO, bien que salutaire, ne devrait pas masquer les lacunes de l’État congolais. La sécurité civile n’est pas un luxe, mais un droit fondamental. Goma ne peut pas rester une ville où chaque flamme menace de tout réduire en cendres.
Au Journal OWANDJI, nous croyons que l’heure est venue de passer d’une logique d’urgence à une logique de prévention. Les incendies d’hier doivent forcer la prise de conscience collective : seule une ville préparée peut protéger ses habitants et préserver son avenir.