Funérailles en RDC : quand les vérités de famille éclatent au grand jour

« Si vous voulez connaître votre vrai père, asseyez-vous ici pendant les funérailles » : cette phrase, lancée souvent sur le ton de l’humour, résonne pourtant comme une vérité amère dans bien de nos sociétés. Les cérémonies funéraires, moments de recueillement et de solidarité, se transforment parfois en scènes de révélations inattendues. Entre querelles d’héritage, révélations sur la filiation et règlements de comptes familiaux, la mort met souvent à nu ce que la vie avait soigneusement dissimulé.

Au-delà du rire que suscite ce dicton populaire, il traduit une fracture profonde : la fragilité des liens familiaux et le manque de transparence dans la gestion des relations. Dans de nombreux cas, les enfants découvrent, trop tard, une part de leur identité ou l’existence de demi-frères et sœurs tenus dans l’ombre. Ces vérités brutales fragilisent non seulement les familles endeuillées, mais elles mettent aussi en lumière des pratiques culturelles où le silence et le non-dit dominent.

Il est temps que la société repense sa manière d’aborder ces réalités. La paternité et la filiation ne devraient pas se révéler au détour d’une veillée mortuaire, mais s’affirmer dans la transparence, le dialogue et la responsabilité. Reconnaître ses enfants, assumer ses engagements, clarifier les héritages : ce sont là des actes de dignité qui évitent à la mort de devenir un théâtre de scandales.

Le Journal OWANDJI invite chacun à réfléchir : voulons-nous que nos funérailles soient des lieux de divisions et de révélations douloureuses, ou des moments d’union et d’hommage sincère ? Car si la mort révèle la vérité, il appartient aux vivants de la préparer avec honnêteté.