TEF et la jeunesse congolaise : quand l’ambition rencontre l’opportunité

Il y a des chiffres qui ne trompent pas, et des gestes qui parlent plus fort que les discours. La visite, à Kinshasa, de la Directrice Générale de la Fondation Tony Elumelu (TEF), Somachi Chris-Asoluka, n’était pas un simple passage protocolaire. Elle symbolise un tournant : celui d’un engagement continental qui reconnaît enfin, avec clarté, la RDC comme un terreau fertile pour une nouvelle génération d’entrepreneurs.

Depuis des années, le récit dominant sur la RDC évoque conflits, instabilité et pauvreté. Mais face à cette narration fatigante, une autre histoire s’écrit plus discrète, mais résolument puissante. Elle est portée par des jeunes qui créent, innovent, s’adaptent, se relèvent, et surtout refusent de se laisser réduire aux difficultés du pays. Ce sont eux, aujourd’hui, que la TEF vient reconnaître, encourager et amplifier.

30,7 millions de dollars de revenus générés.
42 430 emplois créés.
466 entrepreneurs congolais formés et financés.

Derrière ces chiffres se trouvent des visages, des larmes, des nuits blanches, des essais ratés et des réussites inattendues. Il y a aussi des femmes comme Sivi Malukisa, qui est passée d’une idée à ce qu’elle appelle elle-même “un empire en construction”, en s’appuyant sur le modèle de formation et d’accompagnement de la TEF. Sa trajectoire incarne ce que beaucoup refusent encore de voir : l’entrepreneuriat n’est pas un slogan, mais un chemin exigeant qui, lorsqu’il est bien accompagné, devient une force transformatrice.

La rencontre entre la TEF et la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, tout comme la participation à la Table ronde nationale sur l’emploi et l’entrepreneuriat, souligne une évidence : l’avenir économique de la RDC se construira avec ses jeunes ou ne se construira pas du tout.
Le président Félix Tshisekedi, présenté comme un “champion de l’emploi des jeunes”, partage cette vision d’un pays où l’on ne doit plus attendre, mais entreprendre.

Mais au-delà des institutions et des fondations, demeure une vérité simple, exprimée avec force par les alumni congolais :

Le problème n’est ni à la Fondation, ni au gouvernement.
Il est dans notre capacité, nous Congolais, à saisir les opportunités.

Le message est clair : les outils existent, les plateformes existent, les financements existent. La question est désormais de savoir si la jeunesse congolaise acceptera de se lever, de se former, de s’organiser et d’oser.

La Fondation Tony Elumelu n’est pas venue offrir un miracle. Elle est venue activer une dynamique. Une dynamique où la créativité congolaise cesse d’être un slogan et devient un moteur économique.

Une dynamique où l’entrepreneuriat féminin trouve enfin des appuis solides et durables. Une dynamique où la transition écologique devient un domaine d’opportunités, et non une contrainte venue d’ailleurs. Une dynamique où l’ambition individuelle nourrit l’espoir collectif.

En RDC comme ailleurs, ce ne sont pas les investisseurs étrangers qui transformeront le pays : ce sont les femmes et les hommes qui ont décidé d’investir en eux-mêmes. Et à ceux-là, la TEF offre une rampe de lancement.

Il appartient maintenant à la jeunesse congolaise de convertir cette chance en réussite. Parce qu’un pays ne change pas par miracle. Il change quand sa jeunesse décide de ne plus attendre.