Les grands projets de développement à Goma en 2025 : entre infrastructures, innovation et transformation sociale
En 2025, Goma connaît une dynamique de transformation accélérée qui redéfinit ses priorités urbaines, économiques et sociales. Portée par des investissements publics et privés croissants, la ville s’engage sur la voie d’un développement multisectoriel visant à répondre aux défis de la croissance démographique, de la mobilité, de l’emploi et de la modernisation. Ce dossier explore cinq grands axes qui façonnent le nouveau visage de Goma : infrastructures, immobilier, agriculture, tourisme et technologie.
1. Routes, aéroport et énergies renouvelables : les piliers d’une connectivité moderne
Les projets d’infrastructure en cours à Goma sont parmi les plus ambitieux que la ville ait connus depuis des décennies. Le réseau routier, longtemps dégradé, fait l’objet de plusieurs chantiers de réhabilitation et d’extension. Parmi eux, la modernisation de l’axe Goma–Sake, clé pour les échanges commerciaux avec l’intérieur du pays, la réhabilitation de plusieurs artères urbaines (dont Munigi, Katindo, Majengo, Himbi et Birere) et le bitumage de routes secondaires facilitent la mobilité intra-urbaine et la circulation des marchandises.
Parallèlement, la modernisation de l’aéroport international de Goma est en cours, avec des travaux visant à renforcer les capacités d’accueil, sécuriser les pistes, et développer les infrastructures logistiques pour stimuler les flux touristiques et commerciaux. Ce projet, soutenu en partie par des partenaires internationaux, permettra à Goma de jouer pleinement son rôle de carrefour régional dans la région des Grands Lacs.
Le secteur de l’énergie connaît également une impulsion majeure avec des initiatives en énergies renouvelables. Plusieurs projets hydroélectriques et solaires sont en cours de développement, notamment sur les rivières adjacentes à Goma, avec un objectif clair : réduire la dépendance au bois de chauffe, améliorer l’accès à l’électricité et soutenir les PME industrielles locales.
2. Immobilier : l’émergence de nouveaux quartiers urbains
Face à une croissance démographique rapide, le secteur immobilier à Goma explose. De nouveaux quartiers résidentiels et commerciaux émergent dans les zones périphériques comme Mugunga, Kyeshero, Ndosho, Lac Vert et Munigi. Ces projets sont portés par des promoteurs locaux mais aussi des Congolais de la diaspora, qui voient dans Goma une opportunité de placement rentable.
Les zones comme Keshero Valley, Cap Kivu Hills et Résidences Horizon illustrent cette dynamique, avec des modèles mixtes intégrant des logements de standing, des équipements communautaires et des espaces commerciaux. En parallèle, des projets de logements sociaux sont envisagés ou lancés, notamment dans le cadre des partenariats public-privé (PPP) visant à répondre à la demande en logements abordables pour les classes moyennes et les populations vulnérables.
L’urbanisation rapide soulève toutefois des défis : pression foncière, régulation encore incomplète du marché, et besoins en infrastructures de base (eau, électricité, routes, écoles). La mairie de Goma et le ministère de l’Urbanisme travaillent à une mise à jour du Plan Directeur Urbain pour mieux canaliser cette croissance.
3. Agriculture et agro-industrie : cap sur la transformation locale
Longtemps marginalisée, l’agriculture retrouve un rôle central dans les politiques d’investissement de la province du Nord-Kivu. Plusieurs projets, soutenus par des bailleurs, ONG et acteurs privés, visent à moderniser la production agricole dans les territoires environnants (Nyiragongo, Masisi, Rutshuru, Walikale).
La mécanisation, l’introduction de semences améliorées et la vulgarisation agricole se développent, tout comme la transformation agro-industrielle. Des unités de transformation du maïs, de la pomme de terre, du manioc et du lait sont en train d’émerger autour de Goma. L’objectif : valoriser les produits locaux et réduire la dépendance aux importations alimentaires.
L’essor de coopératives agricoles et de plateformes de distribution urbaine permet également de raccourcir les chaînes de valeur, favorisant l’accès des agriculteurs au marché. Ces investissements participent non seulement à la sécurité alimentaire mais aussi à la création d’emplois ruraux et urbains, notamment pour les jeunes.
4. Tourisme : valorisation du potentiel naturel et culturel
Goma bénéficie d’un atout de taille : sa proximité immédiate avec le Parc National des Virunga, patrimoine mondial de l’UNESCO et destination écotouristique majeure en Afrique. Depuis la reprise progressive des activités touristiques, des projets ambitieux visent à améliorer les infrastructures d’accueil, former des guides et promoteurs touristiques, et sécuriser les zones sensibles.
Des initiatives locales telles que Goma Tourisme Hub, Virunga EcoLodge, ou encore des excursions sur le lac Kivu participent à diversifier l’offre touristique de la ville. L’ouverture de circuits intégrés autour des volcans, du parc, et des sites culturels (musées, marchés artisanaux, événements musicaux) vise à prolonger la durée de séjour des visiteurs.
Le tourisme durable devient ainsi un levier économique stratégique, susceptible de générer des revenus pour les communautés locales, tout en contribuant à la conservation de l’environnement. Les autorités provinciales misent désormais sur ce secteur pour renforcer l’image de Goma au-delà des crises du passé.
5. Technologies et innovation : Goma comme hub numérique émergent
Enfin, le développement technologique s’impose comme un nouveau moteur de transformation. L’arrivée de plusieurs opérateurs de connectivité et le déploiement progressif de la fibre optique ont permis d’améliorer l’accès à Internet haut débit, ouvrant la voie à une nouvelle vague d’innovation.
Des incubateurs de start-ups, comme KivuTech, CongoInnovation Lab ou encore SoftHub, stimulent l’entrepreneuriat numérique dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la finance et de l’agriculture. Les jeunes développeurs, designers et ingénieurs gomatraciens proposent des solutions innovantes, adaptées aux réalités locales.
Des investissements dans les centres de formation technique et les universités renforcent les compétences dans les TIC, tandis que des partenariats avec des acteurs internationaux (UNICEF, GIZ, incubateurs de Nairobi et Kigali) encouragent l’émergence d’un véritable écosystème technologique régional.
L’ambition affichée : faire de Goma un hub numérique du Kivu, capable de rayonner au-delà des frontières, d’attirer des investisseurs et de créer des emplois qualifiés pour la jeunesse.
Conclusion : Goma, une ville qui se redessine
Ce panorama des grands projets d’investissement montre une ville en plein mouvement, portée par des ambitions nouvelles et des acteurs diversifiés. Toutefois, ces transformations doivent s’accompagner d’une gouvernance rigoureuse, d’une vision inclusive et d’une planification urbaine responsable pour éviter les déséquilibres et renforcer l’impact positif sur les populations locales.
Goma 2025 peut devenir un modèle de résilience et d’innovation en Afrique centrale. À condition que les investissements servent l’intérêt commun, s’appuient sur les ressources locales, et placent l’humain au cœur du développement.
