Loi de finances 2026 : entre priorités présidentielles et responsabilité budgétaire
En ce mois de septembre 2025, Kinshasa vit au rythme des arbitrages financiers. Le ministre d’État, Guy Loando Mboyo, en charge des Relations avec le Parlement, a défendu son budget devant le vice-premier ministre et ministre du Budget, Adolphe Muzito, dans le cadre du processus d’élaboration de la loi de finances 2026.
Au-delà d’un rituel institutionnel, l’exercice revêt une portée politique et économique. Il s’agit de démontrer comment chaque ministère entend traduire dans ses chiffres la vision du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et surtout comment aligner les dépenses publiques sur des priorités nationales stratégiques.
Guy Loando Mboyo a insisté sur trois axes majeurs :
- Une gestion responsable des ressources publiques, pour mettre fin au gaspillage et aux dépenses improductives ;
- Le renforcement de la transparence, condition indispensable pour restaurer la confiance des citoyens et des bailleurs ;
- Une meilleure collaboration entre Gouvernement et Parlement, afin de garantir l’efficacité de l’action publique.
Le message est clair : chaque franc mobilisé doit être investi dans des réformes concrètes et mesurables, au service du développement durable et inclusif de la RDC.
Toutefois, une question persiste : dans un contexte de fortes contraintes budgétaires et de recettes encore dépendantes des matières premières, la capacité de l’État à transformer ces intentions en résultats tangibles reste limitée. Les défis sont énormes : financement des infrastructures, amélioration des services sociaux de base, lutte contre la pauvreté et modernisation de l’administration publique.
L’élaboration de la loi de finances 2026 est donc bien plus qu’un exercice comptable. C’est un test de sincérité budgétaire. Les chiffres qui en sortiront diront si le Gouvernement est réellement prêt à passer de la rhétorique à l’action, et si les priorités affichées trouvent une traduction concrète dans la vie quotidienne des Congolais.
La transparence et la rigueur, invoquées par le ministre d’État, devront désormais s’imposer comme des pratiques, non comme des slogans. Car au bout du compte, le budget n’est pas seulement une affaire de chiffres : c’est une affaire de justice sociale et de confiance nationale.
