Les Gomatraciens et l’économie collaborative : Qu’en pensent-ils ?

À Goma, l’économie collaborative gagne en visibilité, mais comment est-elle réellement perçue par les habitants ? Une enquête menée auprès d’un échantillon diversifié de résidents jeunes, commerçants, étudiants, travailleurs indépendants et chefs de ménage permet de mieux comprendre leurs attentes, leurs réserves et leur niveau d’adhésion à ce modèle économique en pleine expansion.

Un modèle perçu comme une opportunité d’accès et de réduction des coûts

La majorité des personnes interrogées voient dans l’économie collaborative une occasion de réduire les coûts d’accès aux biens et services. Louer plutôt qu’acheter, partager des outils, utiliser des plateformes d’échange ou recourir aux services collaboratifs (transport, livraison, location événementielle) est perçu comme un moyen efficace d’alléger les dépenses. Pour beaucoup, ce modèle permet aussi aux ménages à revenu modeste d’accéder à des services auparavant jugés trop coûteux.

Des secteurs particulièrement impactés

Selon les résultats de l’enquête, trois secteurs ressortent comme étant les plus touchés par l’économie collaborative :

  • Les services numériques, via les groupes de mise en relation sur WhatsApp, Facebook ou des applications locales.
  • L’événementiel, grâce à la location de matériel entre particuliers ou petites entreprises.

Ces secteurs sont cités par les habitants comme les plus accessibles, les plus visibles et les plus utiles au quotidien.

Attentes fortes : sécurité, transparence et accompagnement

Bien que les Gomatraciens reconnaissent les avantages de l’économie collaborative, ils expriment aussi plusieurs attentes essentielles :

  • La sécurité des transactions : beaucoup craignent les arnaques, les vols, ou les abus liés aux plateformes non régulées.
  • La transparence des prix : les utilisateurs souhaitent des tarifs clairs, stables et justifiés.
  • Un cadre légal : la majorité estime que la mairie ou la province devrait encadrer ces services pour éviter les dérives.
  • Un meilleur accès au numérique : ceux qui ne disposent pas de smartphones ou de connexion stable se sentent exclus de ce nouveau modèle.

Une méfiance persistante, mais un potentiel reconnu

L’enquête révèle une réalité nuancée : si l’économie collaborative suscite un engouement croissant, elle s’accompagne aussi d’une méfiance réelle liée au manque de régulation et aux difficultés techniques. Toutefois, les habitants reconnaissent son potentiel pour :

  • créer des opportunités économiques pour les jeunes,
  • réduire les barrières à l’entrepreneuriat,
  • encourager la solidarité locale,
  • faciliter l’accès aux ressources essentielles.

Pour beaucoup, l’économie collaborative représente une voie moderne, adaptée aux défis de Goma, mais qui nécessite un encadrement clair, une sensibilisation et une meilleure structuration des acteurs pour évoluer de manière durable.