Un satellite pour réduire la fracture numérique en RDC : un pas vers la souveraineté digitale
L’annonce faite à Kinshasa, le 30 août dernier, marque une étape historique dans l’ambition de la République démocratique du Congo de s’affirmer comme acteur de l’économie numérique mondiale. La rencontre entre le président Félix Tshisekedi et Jean-Philippe Anvam, représentant de Monacosat, ouvre une perspective nouvelle : celle d’un Congo doté de son propre satellite de télécommunications.
Dans un pays où l’accès à internet reste inégal et souvent précaire, en particulier dans les zones rurales et enclavées, ce projet apparaît comme une véritable révolution. Un satellite congolais, financé à hauteur de 400 millions de dollars déjà mobilisés, représente plus qu’un simple outil technique : il s’agit d’un instrument de souveraineté, de sécurité et de développement.
Car au-delà de la connectivité, les enjeux sont immenses. La cybersécurité nationale, la télémédecine, l’enseignement à distance ou encore la promotion de l’économie digitale sont autant de secteurs appelés à se renforcer. Ce projet pourrait même contribuer à briser la dépendance structurelle du pays vis-à-vis de ses ressources minières, en ouvrant la voie à une croissance basée sur le savoir, l’innovation et la créativité.
Mais, ne nous leurrons pas : le défi ne réside pas uniquement dans le lancement du satellite. La réussite de cette initiative dépendra aussi de la capacité du gouvernement à mettre en place des politiques inclusives, garantissant que cette avancée ne profite pas seulement aux grandes villes, mais irrigue réellement l’ensemble du territoire. Une fracture numérique déplacée du centre vers la périphérie serait un échec.
En inscrivant ce projet au cœur de sa vision, Félix Tshisekedi envoie un signal fort : la modernisation du Congo ne se fera pas uniquement par les mines et les matières premières, mais aussi par l’intelligence, l’innovation et l’audace technologique.
Le ciel congolais s’apprête à accueillir un satellite. Reste à savoir si la terre congolaise saura en récolter tous les fruits.
Journal OWANDJI