Niobium : un léger repli, une valeur stratégique intacte

Le niobium, produit rare et stratégique, illustre le potentiel minier de la RDC face aux fluctuations des marchés mondiaux

Après plusieurs semaines de stabilité, le prix du concentré de niobium a connu une très légère correction sur les marchés internationaux. La tonne s’est négociée à 5.633,04 USD au cours de la semaine du 1er au 6 septembre 2025, contre 5.640,88 USD la semaine précédente. Une variation infime de –0,13 %, qui pourrait passer inaperçue aux yeux du grand public, mais qui revêt une importance particulière dans les circuits industriels mondiaux.

En effet, le niobium n’est pas un métal comme les autres. Classé parmi les métaux critiques, il est rare, stratégique et indispensable à plusieurs industries de pointe :

  • Aéronautique et aérospatial : alliages à haute performance pour les turbines et moteurs.

  • Automobile : aciers spéciaux plus légers et résistants, au service des véhicules modernes.

  • Énergie : applications dans les infrastructures électriques et dans certaines technologies émergentes.

Cette triple présence dans des secteurs de haute valeur explique pourquoi les fluctuations, même marginales, sont scrutées de près. Le niobium est produit à 90 % par le Brésil, ce qui confère au marché une structure quasi-monopolistique, où l’offre est étroitement corrélée aux carnets de commandes des grandes firmes industrielles.

La RDC, riche en sous-sols encore largement sous-exploités, doit regarder cette dynamique avec lucidité. Si nos potentialités géologiques sont confirmées dans ce domaine, une stratégie nationale bien pensée pourrait transformer cette ressource en levier de croissance. Mais à une condition : éviter l’erreur des matières premières brutes exportées sans valeur ajoutée locale.

Les fréquences à retenir :

  • Court terme : de légères baisses ou hausses, souvent liées aux rythmes des commandes industrielles.

  • Moyen terme : une tendance globalement haussière, portée par la demande croissante dans l’automobile électrique, l’aéronautique et la transition énergétique.

  • Long terme : un statut consolidé du niobium comme métal stratégique incontournable, soumis à une surveillance accrue des grandes puissances industrielles.

Ce repli de 0,13 % n’est donc qu’un micro-souffle dans une mer de tensions structurelles. Le vrai enjeu reste la sécurisation des chaînes d’approvisionnement et la maîtrise de la valeur ajoutée. Pour la RDC, il s’agit d’une opportunité de réflexion sur la place que notre pays veut occuper dans la cartographie des métaux critiques du XXIᵉ siècle.

Journal OWANDJI